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CORPS MINÉRAUX.

le clivage et la division mécanique, indépendamment de toute analyse chimique. Les molécules intégrantes[1] de ces formes primaires de cristaux sont ordinairement des corps composés dans lesquels entre une série de molécules constituantes, ou de molécules appartenant aux substances primitives qu’en retire l’analyse chimique ; et ces molécules constituantes elles-mêmes sont, dans beaucoup de cas, des corps composés formés de molécules élémentaires ou des derniers atomes indivisibles[2] dont se composent probablement les particules extrêmes de la matière[3].

  1. « Ce que j’ai dit de la forme deviendra encore plus évident, si, en pénétrant dans le mécanisme intime de la structure, on conçoit tous ces cristaux comme des assemblages de molécules intégrantes parfaitement semblables par leurs formes, et subordonnées à un arrangement régulier. Ainsi, au lieu qu’une étude superficielle des cristaux n’y laissait voir que des singularités de la nature, une étude approfondie nous conduit à cette conséquence que le même Dieu, dont la puissance et la sagesse ont soumis la course des astres à des lois qui ne se démentent jamais, en a aussi établi auxquelles ont obéi avec la même fidélité les molécules qui se sont réunies pour donner naissance aux corps cachés dans les retraites du globe que nous habitons. »

    Haüy, Tableau comparatif des résultats de la cristallographie et de l’analyse chimique, page 17.

  2. « Nous nous croyons autorisés à conclure qu’une limite doit être assignée à la divisibilité de la matière ; nous croyons devoir par conséquent supposer l’existence de certaines particules extrêmes, marquées à l’origine des choses, ainsi que Newton l’a conjecturé, par la main du Tout-Puissant lui-même, de caractères permanens, et conservant leur volume et leur figure, de même que leurs autres propriétés plus subtiles, et que les relations dans lesquelles Dieu les a placées au moment de leur création.

    Ainsi, les particules des diverses substances qui existent dans la nature peuvent être considérées comme une sorte d’alphabet dont se compose le grand volume où sont attestées la sagesse et la bonté du Créateur. » — Daubeny, Atomic Theory, page 107.

  3. Je vais essayer une fois pour toutes d’exposer l’ensemble d’arrangemens pleins de précision et de méthode, d’où résultent les formes cristallines ordinaires des minéraux, en en étudiant un seul ; et je