Page:Buckland - La Géologie et la Minéralogie dans leurs rapports avec la théologie naturelle, 1838, tome 1.djvu/555

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
533
SUPPLÉMENTAIRES.

tement de de pouce. À l’œil nu, il ne peut pas voir distinctement des lignes plus rapprochées que de pouce ; dans ce cas, le sens du toucher surpasse donc en finesse le sens de la vue dans le rapport de 8 à 1. M. Gardener peut également tracer un cercle ou une ellipse parfaite, sans le secours d’aucun instrument, et en faisant tourner sa main auteur de son poignet comme autour d’un centre.

Page 260. « Les sens des conchifères doivent être fort obscurs, et nous n’avons aucun motif de penser que la généralité de ces êtres possède quelque chose de plus que le toucher et le goût. Cependant il est possible que la plupart aient la conscience de la présence ou de l’absence de la lumière. — « Dépourvues d’organes spéciaux pour la vue, l’odorat ou l’ouïe, dit sir Antony Carlisle, à propos de l’huître commune, dans son Hunterian oration (1826), ces créatures sont réduites à la perception des impressions que leur transmet le contact immédiat des corps ; cependant il paraîtrait que tous les points de leur enveloppe seraient sensibles à la lumière, aux sons, aux odeurs et à l’action des liquides stimulans. Des pêcheurs assurent que l’on voit les huîtres dans les parcs, lorsque l’eau est claire, fermer leur coquille toutes les fois que l’ombre d’un bateau passe au dessus d’elles. »

M. Deshayes va jusqu’à dire qu’on ne peut découvrir chez ces animaux aucun organe particulier pour les sens, si ce n’est peut-être ceux du toucher et du goût ; mais nous ne devons pas oublier de citer ici les organes qui ont été désignés sous le nom de taches oculaires dans le pecten auquel a été appliqué par Poli le nom d’argus, à cause du grand nombre de ces organes. Les pectens nagent librement, et leurs mouvemens rapides et volages sont cause que nous les avons entendu nommer les papillons de l’Océan. La manière dont ces mouvemens s’exécutent, surtout à l’approche d’un danger, indique l’existence d’un sens au moins analogue à celui de la vision ordinaire. On voit les taches oculaires des peignes placées à peu de distance les unes des autres tout le long du bord épaissi du manteau, comme sur les limites extrêmes de l’économie de l’animal. Telle locomotion, telle vision, est un aphorisme général qui n’est pas sans quelques exceptions, et il y a des raisons de penser que le spondyle, qui est fixé à l’état adulte, possède néanmoins de ces taches oculaires. (Penny cyclopædia, t. VII, p. 452 et suiv., art. Conchifera.) — Ehrenberg a décrit les yeux de la medusa aurita comme ayant la forme de petits points rouges sur la circonférence du disque. Il a fait connaître aussi l’existence de petites taches oculaires rouges à l’extrémité des rayons de l’astérie. »

Page 287. On désigne sous le nom de pesanteur spécifique d’un corps le rapport de son poids au poids d’un autre corps sous des volumes égaux ; d’où il résulte que si un corps, qui occupe dans l’eau un espace donné, peut être réduit à un volume moindre, son poids absolu demeurant le