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dans leurs semis, essais d’introduction de diverses essences feuillues et résineuses, fossés assainissement, éclaircies, nettoiements et élagages des peuplements, construction de maisons de gardes, etc. Citons comme exemples :

De nombreux regarnis et fixations de dunes blanches effectués de 1840 à 1860 dans la forêt du Flamand (dunes du Crohot long, des Dormants, etc).

En 1841, les travaux suivants mis en adjudication dans la m^me forêt : ensemencement de 20ha en pins maritime et sylvestre aux grand et petit Boënon, 1 421 fr. — de 40ha en pin maritime aux cantons des Noyers, lède de Calais et des Genêts, 813 fr. — de 10ha en chêne blanc au Junca, 1 624 fr. — de 15ha en chêne liège à Jean Petit, 532 fr. 87 — de 5ha en châtaignier aux Dormants, 1 573 fr. 25.

En 1863, semis à la pelle dans 300 hectares de lèdes d’Hourtin et de Carcans, 2 025 fr. en régie (6 kg de graines de pin à 0 fr. 50 le kg et 2 journées 1/2 à 1 fr. 50 l’une, soit 6 fr. 75 de frais par hectare).

Les éclaircies se pratiquaient dès que le service forestier «avait la libre gestion des peuplements créés sur les dunes. Elles étaient proportionnées, comme consistance et comme nombre, à l’état et à l’âge des bois. Pendant longtemps on les exécuta en régie avec des ouvriers payés à la journée ; au bout d’un certain nombre d’années, les surfaces à éclaircir augmentant d’étendue, on confia ces opérations à l’entreprise.

Pendant qu’elle exécutait ces travaux d’amélioration et qu’elle procédait ainsi à l’ éducation des futures pineraies des dunes, l’Administration forestière commençait l’exploitation des produits réalisables et tâchait de tirer le meilleur parti des bois que les exigences culturales disaient abattre.

En 1839 parut, à la date des 31 janvier - 4 mai, une ordonnance royale concernant l’aménagement et l’exploitation des pins maritimes des dunes de Gascogne. Elle autorisait la mise en adjudication de la résine à extraire de 7 540 hectares de dunes boisées déjà soumises au régime forestier et des autres parties de dunes qui seraient ultérieurement remises par les Ponts et Chaussées, au moyen de baux à ferme dont l’Administration forestière fixerait la durée et les conditions. Elle prescrivait aussi de faire des éclaircies pour favoriser l’accroissement des bois et hâter leur mise en rapport.

Par application de cette ordonnance, de 1840 à 1877, l’extraction de la résine fut successivement affermée par baux de 5 ans dans les cantons des forêts assez âgés pour cette exploitation. On pratiqua et le gemmage à mort et le gemmage à vie. À cette époque, l’on commença à payer les résiniers en leur donnant la moitié de la valeur de leur récolte, usage qui se continue de nos jours. Avant 1840, on leur donnait tant du mille d’arbres travaillés. Vers 1840 également, on cessa de cuire la gemme en forêt, dans des chaudières installées sur des fourneaux de maçonnerie, ce qui ne donnait que de la colophane