Page:Buffault - Étude sur la côte et les dunes du Médoc.djvu/196

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de Grave coupée par trois fois, malgré des reculs successifs, et les eaux avancent maintenact dans l’anse de 60™ au delà de leur limite précédente ; enfin les mattcs de Taiais, St-Vivîen, etc., ont été partiellement inondées et les récoltes fortement endommagées.

Seuls les dL-ux kilomètres de côte qui s’étendcnl au sud du ponton de Soulac sont non seulement respectés par les flots, mais reçoivent encore d’abondants apports de sable et sont le siège d’un altcrrisseraenl considérable qui fail saillie en mer. Ces apports et cet aiterrisscmcnt sont dus à un banc de sable qui depuis quinze ans voyage, paraît-il, le long de la côte allant du sud au nord. Ce banc, dont nous avons déjà parlé (P. I, chap. 11), fait actuellcmeni corps avec les récifc sous-marins ditsiawcou rochers des 0/<Vw. On les a parfois confondus et c’est à tort. Le banc rocheux des Olives, proprement dit, existe depuis un temps immémorial, exactement depuis l’ouverture par la mer de la passe de Grave, et les vieilles cartes le donnent à la place qu’il occupe aujourd’hui.’ La masse sableuse dont nous parlons se Irouvant depuis plusieurs anni^cs sur cet ancien platin des Olives, il en résulte que les deux kilomètres de côte au sud de Soulac et les bains des Olives se trouvent prott’gés contre les courants marins de l’ouest et reçoivent même beaucoup de sable arraché sans doute par ces courants à cette masse sableuse. Mais celle-ci progresse vers le nord, ainsi que le promontoire dessiné eo cet endroit par la côte (nous avons constaté qu’ils ont avancé de 500" au moins de 1893 à 189Ô) et quand, ayant quitté le platin des Olives, elle aura dépassé et ne protégera plus Soulac, qu’adviendra-t-il ? Peut-être la réalisation des appréhensions pessimistes de M. Goudineau. Pour garandr Soulac de façon sûre, i ! faudrait relier les rochers des Olives à la côte par un barrage. Ce barrage fermerait le chenal qui se creuse en cet endroit et y assurerait, par l ’accumulation des sables, la formation d’un atterrisscmeot protecteur. Quant aux dunes, aucun danger, aucune menace même de danger n’existe plus et de ce côté-Ià, au moins, le Médocain peut vaquer à ses affaires en pleine séoirilé. Cet élément envahisseur est, à l’heure actuelle, complètement maîtrisé, 79 pour 100 des sables du Médocsont boisés ; les 31% restant, petites dunes et lèdes de Soulac, Grayan et Vcnsac, sont suffisamment fixés par des herbes ou des arbrisseaux ; encore y fait-on tous les ans des semis de pins de plus en plus étendus ou la culture de la vigne. C’est seulement dans le cas de dénudalion du sol par suite d’incendie ou de violente tempête que des excavations et des mouvements de sâblc pourraient se produire, raaîs ces dégradations accidentelles seraient vite arrêtées et réparées.