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Lagunan, Londa, Lagune, Mauran, Durlagumer, aux Aranguas, le Dehès, qui est entre Luppian et Hourtin, Loubresture contre Ste-Hélène qui s’inféodent aussi et plusieurs prises par cy-devant laides. » (Inventaire).

On remarquera que beaucoup des noms de bois et de lieux donnés ci-dessus subsistent encore de nos jours. (Nous les avons écrits en italiques).

À en juger par la fréquence des inféodations que nous voyons donner par le sire de Lesparre, les habitants de la lande s’occupaient encore assez activement d’agriculture. On lit aussi dans l’inventaire : « Les habitants de Vendais prennent de jour à autre nombre grand de landes pour faire prés… » Malheureusement leur activité s’exerçait trop souvent au détriment de la forêt.

Ils affirmaient avoir des droits d’usage non seulement au pâturage, mais encore au chauffage, bien que leurs titres ne fussent pas très certains : « Les habitants prétendent leur droit d’usage et de chauffage en plusieurs et des plus beaux lieux desdits bois, boscaiges et broustiers. Mais ils ne montrent aucun titre et quand ils en auroient, le dégradement qu’ils ont fait et abus grand commis au droit prétendu, seroit plus que suffisant de leur faire perdre ledit droit d’usaige. Comme les plus mauvais montrent n’en avoir aucun, ayant demandé à inféoder depuis peu de jours lesdits lieux mêmes. » (Inventaire).

Par contre le seigneur prélevait certaines redevances sur les usagers : « Plus le droit que mondit seigneur a de prendre et avoir chacun an à chacune fête dis St Martin sur les manants et habitants de ladite terre et sirie de Lesparre, tenant porcs en bois et forêts du Mont, en temps et saison de paisson du gland et paisson desdits bois — de chacun porc 12 deniers — sur chaque pourcelle 6 deniers — sur chaque gouret 6 deniers — lequel pacage de porcs vaut au total : 46l 18s. » (Inventaire).

Le seigneur prélève encore sur la récolte résineuse : « … sur chaque quintau de rouzine : 2 deniers — sur chaque quintau de gemme : 2 deniers… »

Le Verdon. — Venons maintenant à la côte fluviale. En remontant le fleuve, nous rencontrons, aussitôt passé la pointe de Grave, le lieu dit le Verdon, qui était alors moins qu’un hameau : « Au susdit lieu appelé le Verdon, dit l’Inventaire de la terre de Lesparre, est la onzième et dernière canau appelée la canau de Soulac distante de celle dudit Talais d’une lieue faisant l’embouchure de ladite rivière de Gironde à la grand mer, allant respondre près du village de Soulac et à un moulin à vent de manant distant d’un quart de lieue de ladite canau,

» Il y a aussi audit lieu une canau appelée Rambau qui n’a entrée dans le pays de la longueur de 600 pas. L’on y descend à pied sec et