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propre, il n’a pas laissé de jouir d’une température égale à celle dont jouit actuellement la terre dans l’année 70 269 de la formation des planètes, c’est-à-dire il y a 4 563 ans.

Et comme cette chaleur envoyée par Jupiter a prolongé le refroidissement de ce satellite au point de la température actuelle de la terre, elle le prolongera de même pendant 3 1/4 autres périodes pour arriver au point extrême de 1/25 de la chaleur actuelle du globe de la terre ; en sorte que ce ne sera que dans l’année 140 538 de la formation des planètes que ce satellite sera refroidi à 1/25 de la température actuelle de la terre.

Il en est de même de l’estimation de la chaleur du soleil, relativement à la compensation qu’elle a faite à la diminution de la température du satellite dans les différents temps. Il est certain qu’à ne considérer que la déperdition de la chaleur propre du satellite, cette chaleur du soleil n’aurait fait compensation, dans le temps de l’incandescence, que de 25/676/1250, et qu’à la fin de la première période de 21 621 ans, cette même chaleur du soleil aurait fait une compensation de 25/676/50, et que dès lors le prolongement du refroidissement, par l’accession de cette chaleur du soleil, aurait en effet été de 8 ans 3/10 : mais la chaleur envoyée par Jupiter, dans le temps de l’incandescence, étant à la chaleur propre du satellite : : 70 405/676 : 1 250, il s’ensuit que la compensation faite par la chaleur du soleil doit être diminuée dans la même raison ; en sorte qu’au lieu d’être 25/676/1250, elle n’a été que 25/676/1320 405/676 au commencement de cette période, et que cette compensation, qui aurait été 25/676/50 à la fin de cette première période, si l’on ne considérait que la déperdition de la chaleur propre du satellite, doit être diminuée dans la même raison de 64 à 50, parce que la chaleur envoyée par Jupiter était encore plus grande que la chaleur propre de ce satellite dans cette même raison. Dès lors la compensation à la fin de cette première période, au lieu d’être 25/676/50, n’a été que 25/676/114. En ajoutant ces deux termes de compensation 25/676/1320 405/676 à 25/676/114 du premier et du dernier temps de cette première période, on a 35865/676/150548 3/10 ou 53 37/676/150548 3/10 environ, qui, multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 763 1/6/150548 3/10 pour la compensation totale qu’a pu faire la chaleur du soleil pendant cette première période. Et comme la diminution totale de la chaleur est à la compensation totale en même raison que le temps de la période est à celui du prolongement du refroidissement, on aura 25 : 763 1/6/150548 3/10 : : 21 621 ans : 4 ans 140 jours. Ainsi, le prolongement du refroidissement par la chaleur du soleil, au lieu d’avoir été de 8 ans 3/10, n’a été que de 4 ans 140 jours.

Et pour évaluer en totalité la compensation qu’a faite cette chaleur du soleil pendant toutes les périodes, on trouvera que la compensation, dans le temps de l’incandescence ayant été de 25/676/1320 2/3, sera à la fin de 3 1/4 périodes de 25/676/50, puisque ce n’est qu’après ces 3 1/4 périodes que la température de ce satellite sera égale à la température actuelle de la terre. Ajoutant donc ces deux termes de compensation 25/676/1320 2/3 et 25/676/50 du premier et du der-