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dans le temps de l’incandescence cette compensation n’était que 4/361/1250. Ajoutant ces deux termes du premier et du dernier temps de cette période de 360 ans 7/25, on aura 104/361/50, qui multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 1300/361/50 ou 3 217/361/50 pour la compensation totale qu’a faite la chaleur du soleil dans les 360 ans 7/25 de la première période. Et comme la perte totale de la chaleur propre est à la compensation totale en même raison que le temps total de la période est à celui du prolongement du refroidissement, on aura 25 : 3 217/361/50 : : 360 7/25 : 1 19/625/25 ans ou 15 jours environ, dont le refroidissement de l’anneau a été prolongé, par la chaleur du soleil, pendant cette première période de 360 ans 7/25.

Mais la compensation, par la chaleur du soleil, n’est pour ainsi dire rien en comparaison de celle qu’a faite la chaleur de Saturne. Cette chaleur de Saturne dans le temps de l’incandescence, c’est-à-dire au commencement de la période, était 25 fois plus grande que la chaleur actuelle de la terre, et n’avait encore diminué au bout de 360 ans 7/25, que de 25 à 24 211/215 environ. Or, cet anneau est à 4 demi-diamètres de Saturne, c’est-à-dire à 54 mille 656 lieues de distance de sa planète, tandis que sa distance au soleil est de 313 millions 500 mille lieues, en supposant 33 millions de lieues pour la distance de la terre au soleil. Dès lors Saturne, dans le temps de l’incandescence et même longtemps et très longtemps après, a fait sur son anneau une compensation infiniment plus grande que la chaleur du soleil.

Pour en faire la comparaison, il faut considérer que la chaleur croissant comme le carré de la distance diminue, la chaleur envoyée par Saturne à son anneau, aurait été à la chaleur envoyée par le soleil, comme le carré de 313 500 000 est au carré de 54 656, si la surface que Saturne présente à son anneau était égale à la surface que lui présente le soleil ; mais la surface de Saturne, qui n’est dans le réel que 90 1/4/11449 de celle du soleil, paraît néanmoins à son anneau bien plus grande que celle de cet astre dans la raison inverse du carré des distances, on aura donc (54 636)² : (313 500 000)² : : 90 1/4/11449 : 259 392 environ ; donc la surface que Saturne présente à son anneau est de 259 332 fois plus grande que celle que lui présente le soleil ; ainsi Saturne, dans le temps de l’incandescence, était pour son anneau un astre de feu 259 332 fois plus étendu que le soleil ; mais nous avons vu que la compensation faite par la chaleur du soleil à la perte de la chaleur propre de l’anneau n’était que 4/361/50, lorsqu’au bout de 360 ans 7/25, il se serait refroidi à la température actuelle de la terre, et que dans le temps de l’incandescence, cette compensation, par la chaleur du soleil, n’était que 4/361/1250 ; on aura donc 259 392 multipliés par 4/361/1250 ou 2873 1/2/1250 environ pour la compensation qu’a faite la chaleur de Saturne au commencement de cette période, dans le temps l’incandescence, et 2873 1/2/50 pour la compensation que Saturne aurait faite à la fin de cette même période de 360 ans 7/25 s’il eût conservé son état d’incandescence. Mais comme sa chaleur propre a diminué de 25 à 24 211/215 pendant cette période de 360 ans 7/25, la compensation à la fin de cette période au lieu d’être 2873 1/2/50 n’a été que 2867 1/3/50. Ajoutant ces deux termes 2867 1/3/50 et 2873 1/2/1250 du premier et du dernier temps de cette première période de 360 ans 7/25, on aura 74556 5/6/1250, qui multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes donnent 931960 5/12/1250, ou 745 71/125, environ pour la compen-