Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome I, partie 2.pdf/403

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ayant été, comme nous venons de le dire, 4/361/3168 1/5, sera, à la fin de 33 1/2 périodes de 3 715 ans 87/125 chacune, de 4/361/50, puisque ce n’est qu’après ces 33 1/2 périodes que la température de ce satellite sera égale à la température actuelle de la terre. Ajoutant donc ces deux termes de compensation 4/361/3168 1/5 et 4/361/50 du premier et du dernier temps des 33 1/2 périodes, on a 12873/361/158410 ou 35 2/3/158410, qui multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes de la diminution de la chaleur pendant toutes ces périodes, donnent 445 5/6/158410 pour la compensation totale, par la chaleur du soleil, pendant les 33 1/2 périodes de 3 715 ans 87/125 chacune. Et comme la diminution totale de la chaleur est à la compensation totale en même raison que le temps total des périodes est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 445 5/6/158410 : : 124 475 ans 5/6 : 14 ans 4 jours environ. Ainsi le prolongement total que fera la chaleur du soleil, ne sera que de 14 ans 4 jours, qu’il faut ajouter aux 124 475 ans 5/6. D’où l’on voit que ce ne sera que sur la fin de l’année 124 490 de la formation des planètes, que ce satellite jouira de la même température dont jouit aujourd’hui la terre, et qu’il faudra le double de ce temps, c’est-à-dire 248 980 ans à dater de la formation des planètes, pour que ce premier satellite de Saturne puisse être refroidi à de la température actuelle de la terre.

Faisant le même calcul pour le second satellite de Saturne, que nous avons supposé grand comme Mercure, et qui est à 85 mille 450 lieues de distance de sa planète principale, nous verrons que ce satellite a dû se consolider jusqu’au centre en 178 ans 3/25, parce que n’étant que de 1/3 du diamètre de la terre, il se serait consolidé jusqu’au centre en 968 ans 1/3, s’il était de même densité ; mais comme la densité de la terre est à la densité de Saturne et de ses satellites : : 1 000 : 184, il s’ensuit qu’on doit diminuer les temps de la consolidation et du refroidissement dans la même raison, ce qui donne 178 ans 3/25 pour le temps nécessaire à la consolidation. Il en est de même du temps du refroidissement au point de toucher sans se brûler la surface du satellite ; on trouvera, par les mêmes règles de proportion, qu’il s’est refroidi à ce point en 2 079 ans 35/62, et ensuite qu’il s’est refroidi à la température actuelle de la terre en 4 541 ans 1/2 environ. Or, l’action de la chaleur du soleil étant en raison inverse du carré des distances, la compensation était au commencement de cette première période, dans le temps de l’incandescence, 4/361/1250 et 4/361/50 à la fin de cette même période de 4 541 ans 1/2. Ajoutant ces deux termes 4/361/1250 et 4/361/50 du premier et du dernier temps de cette période, on a 104/361/1250, qui multipliés par 12 1/2, moitié de la somme de tous les termes, donnent 1300/361/1250 ou 3 217/361/50 pour la compensation totale qu’a faite la chaleur du soleil pendant cette première période de 4 541 ans 1/2. Et comme la perte totale de la chaleur propre est à la compensation totale en même raison que le temps de la période est au prolongement du refroidissement, on aura 25 : 3 217/361/50 : : 4 541 87/125 : 191 jours. Ainsi le prolongement du refroidissement de ce satellite, par la chaleur du soleil, aurait été de 191 jours pendant cette première période de 4 541 ans 1/2.

Mais la chaleur de Saturne qui, dans le temps de l’incandescence, était 25 fois plus grande que la chaleur actuelle de la terre, n’avait diminué au bout de 4 541 ans 1/2, que de 57/65 environ, et était encore 24 8/65 à la fin de cette même période. Et ce satellite n’étant