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chaleur propre, s’est trouvé au 11 1/4 fois environ de cette première période, qui multiplié par 545, nombre des années de chaque terme de cette période, donne 6 131 ans 1/4 ; en sorte que ç’a été dans l’année 6 132 de la formation des planètes que la chaleur envoyée par Saturne à son quatrième satellite, s’est trouvée égale à la chaleur propre de ce satellite.

Dès lors on voit que la chaleur propre de ce satellite a été au-dessous de celle que lui envoyait Saturne dans l’année 6 132 de la formation des planètes, et que Saturne ayant envoyé à ce satellite une chaleur 10 024 1/2 fois plus grande que celle du soleil, il lui envoyait encore à la fin de la première période de 13 624 ans 2/3, une chaleur 8 938 19/25 fois plus grande que celle du soleil, parce que la chaleur de Saturne n’avait diminué que de 25 à 22 19/65 pendant cette première période. Et au bout d’une seconde période de 13 624 ans 2/3 après la déperdition de la chaleur propre de ce satellite, jusqu’au, point extrême de 1/25 de la température actuelle de la terre, Saturne envoyait encore à ce satellite une chaleur 7 853 1/25 fois fois plus grande que celle du soleil, parce que la chaleur propre de Saturne n’avait encore diminué que de 22 19/65 à 20 48/65.

En suivant la même marche, on voit que la chaleur de Saturne, qui d’abord était 25, et qui décroit constamment de 2 46/65 par chaque période de 13 624 ans 2/3, diminue par conséquent sur son satellite de 1 085 18/25, pendant chacune de ces périodes ; en sorte qu’après quatre périodes environ, cette chaleur envoyée par Saturne à son quatrième satellite, sera encore 4 500 fois plus grande que la chaleur qu’il reçoit du soleil.

Mais comme cette chaleur du soleil sur Saturne et sur ses satellites, est à celle du soleil sur la terre : : 1 : 90 à très peu près, et que la chaleur de la terre est 50 fois plus grande que celle qu’elle reçoit du soleil, il s’ensuit qu’il faut diviser par 90 cette quantité de chaleur 4 500 pour avoir une chaleur égale à celle que le soleil envoie sur la terre. Et cette dernière chaleur étant 1/50 de la chaleur actuelle du globe terrestre, il est évident qu’au bout de quatre périodes de 13 624 ans 2/3 chacune, c’est-à-dire au bout de 54 498 ans 2/3, la chaleur que Saturne a envoyée à son quatrième satellite était égale à la chaleur actuelle de la terre ; et que ce satellite n’ayant plus aucune chaleur propre depuis longtemps, n’a pas laissé de jouir alors d’une température égale à celle dont jouit aujourd’hui la terre.

Et comme cette chaleur envoyée par Saturne, a considérablement prolongé le refroidissement de ce satellite au point de la température actuelle de la terre, il le prolongera de même pendant quatre autres périodes, pour arriver au point extrême de 1/25}} de la chaleur actuelle du globe terrestre ; en sorte que ce ne sera que dans l’année 108 997 de la formation des planètes, que ce quatrième satellite de Saturne sera refroidi à 1/25 de la température actuelle de la terre.

Il en est de même de l’estimation de la chaleur du soleil, relativement à la compensation qu’elle a faite à la diminution de la température du satellite dans les différents temps ; il est certain qu’à ne considérer que la déperdition de la chaleur propre du satellite, cette chaleur du soleil n’aurait fait compensation, dans le temps de l’incandescence, que de 4/361/1250, et qu’à la fin de la première période, qui est de 13 624 ans 2/3, cette même chaleur du soleil aurait fait une compensation de 4/361/50 ; et que dès lors le prolongement du refroidissement, par l’accession de cette chaleur du soleil, aurait en effet été de 1 an 204 jours ; mais la chaleur envoyée par Saturne, dans le temps de l’incandescence, étant à la chaleur propre du satellite : : 111 27/361 : 1 250, il s’ensuit que la compensation faite par la chaleur du soleil doit être diminuée dans la même raison, en sorte qu’au lieu d’être 4/361/1250, elle n’a été que 4/361/1361 27/361 au commencement de cette même période ; et que cette compensation qui aurait