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Est-ce ceci, est-ce cela, enfin quoi ? Ne cherchons pas ; le canadien est un abîme de mystère ; vaudrait autant sonder la conscience d’un « castor. »

En revanche, et comme manière de compensation, (une légère infidélité) il y a certains mots féminins que l’on trouve invariablement écrits au masculin dans nos journaux. Ainsi, par exemple, de panacée, s. f. qu’il est impossible de voir employé autrement qu’au masculin, et écrit panacé. Ainsi encore d’atmosphère, que l’on met presque toujours au masculin, sans doute pour se venger d’intervalle et d’espace qui persistent à rester masculins avec une forme féminine.



(De l’Électeur du 14 janvier 1888)

I


La campagne entreprise par moi dans ma dernière chronique contre les barbarismes, les anglicismes et tous les autres ismes dont le débordement, dans notre langue et dans notre style, menace de faire disparaître jusqu’au dernier vestige de français parmi nous, est loin d’être chose nouvelle ou inouïe, mais bien plutôt une reprise d’hostilités plus d’une fois interrompue contre le plus dangereux ennemi que nous ayons.

Déjà, il y a vingt-trois ans, (quand j’y pense !) j’avais ouvert le feu dans le Pays, de Montréal,