Page:Buies - Au portique des Laurentides, 1891.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
UNE PAROISSE MODERNE

préservé jusqu’à présent des moindres contagions et de la plus légère épidémie.[1]

Ce que Saint-Jérôme a accompli de progrès sous l’impulsion puissante du curé Labelle peut à bon droit nous étonner, nous qui sortons à peine d’un temps où l’on croyait si peu à l’étendue de nos ressources naturelles, où l’on subissait encore en entier l’empire des habitudes routinières, et où l’ignorance et le préjugé, en tout ce qui concernait le nord, étaient si invétérés, si enracinés. Ce sont là des choses qu’il faut consigner dans l’histoire de notre province. Il ne faut pas permettre à notre génération ni à celles qui la suivront, d’oublier jamais ce que fut et ce qu’a fait ce grand bienfaiteur, ce créateur qui joignait à la profondeur et à la largeur des idées l’enthousiasme fécondant et la rapidité d’exécu-

  1. On n’a jamais connu en effet de maladie épidémique ou contagieuse quelconque à Saint-Jérôme ; et les quelques cas isolés qu’on a découverts à de rares intervalles provenaient de paroisses voisines ou de Montréal, et se bornaient à leurs victimes.