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UNE PAROISSE MODERNE

sibles du nord montréalais, limites qui reculaient sensiblement tous les jours, le curé Labelle s’occupait de chaque progrès particulier de Saint-Jérôme. Il y appelait tous les hommes de bonne volonté, mais des hommes d’initiative et de détermination, capables d’apporter un appoint appréciable dans l’œuvre de l’agrandissement et de l’embellissement de la ville. On y voyait s’accroître une population saine, active, entreprenante, robuste, animée d’un esprit de travail et de progrès, qu’on respirait avec l’air même et qui restait imprégné dans les âmes. Le nombre des citoyens eût bientôt dépassé trois mille, et parmi eux on pouvait compter des hommes doués d’un rare esprit d’invention et des industriels encore sans fortune, mais connaissant le chemin qui conduit jusqu’à elle et décidés à le suivre.

On construisait un aqueduc de force à desservir une ville de vingt mille âmes et fournissant l’eau pure, limpide et fraîche des lacs des montagnes. On macadamisait sans retard des rues à peine ouvertes, auxquelles on devait donner plus tard la lumière électrique, on fondait un collège commercial, dans lequel cent élèves pensionnaires pouvaient être commodément instal-