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lisant quelques méfaits isolés, en représentant la masse entière des colons comme autant de parasites dangereux du sol, à créer les plus fausses et les plus funestes impressions au ministère des Terres Publiques.

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Depuis longtemps les colons se plaignaient de la sévérité des lois qui prenaient leur origine dans ce ministère. Les hommes de dévouement qui avaient embrassé la cause de la colonisation avec ardeur, pour l’amour de la patrie, ne savaient à qui ni à quoi attribuer les « ukases » que l’on promulguait de temps à autre, comme pour arrêter l’expansion naturelle de notre peuple par les défrichements nouveaux.

Un spectacle qui n’était pas rare, c’était celui d’agents des terres publiques, en présence du mouvement colonisateur qui se faisait jour partout, cherchant à l’enrayer en prétendant que le bois de commerce l’emportait sur les intérêts de la colonisation. Aussi, grand était le nombre des Canadiens qui prenaient la route des États-Unis. Ils éprouvaient trop de difficultés, de la part des agents de certaines circonscriptions territoriales, à se faire donner le lot sur lequel ils avaient jeté leur dévolu.


Croirait-on que nos forêts étaient menacées d’une destruction complète par le feu que des colons au désespoir se disposaient à y mettre dans les temps de sécheresse, afin de trancher, par ce terrible moyen, une question qui faisait leur désolation et leur malheur ?