Page:Buies - La Province de Québec, 1900.djvu/99

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du Lac-Dauphin, de Saint-Léon, de Letellier, etc., où les populations d’origine franco-canadienne sont implantées de telle sorte qu’il ne serait pas possible de les déraciner. Et si l’on veut envisager les conditions de ces populations au point de vue religieux, on verra que le Manitoba renferme 25,000 catholiques, 46 églises ou chapelles desservies régulièrement. 50 postes visités par des missionnaires, six communautés d’hommes et sept communautés de femmes, dont six vouées à renseignement.

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Ces conditions sont bien supérieures à celles où se sont trouvés nos aïeux, lors de la conquête. Eux étaient vraiment abandonnés. Sacrifiés par la mère-patrie et entourés par un cercle infrangible de populations hostiles, ils ont cependant réussi à se maintenir, et non seulement à se maintenir, mais encore, grâce à une force d’expansion et à une vitalité incomparables, ils ont réussi à se développer au point qu’aujourd’hui ils débordent de tous les côtés à la fois et se dirigent, comme obéissant à une consigne secrète, mais impérieuse, sur tous les points de l’Amérique britannique où ils pourront fonder de nouveaux centres inexpugnables.


De même qu’au Manitoba, les Canadiens-Français se sont établis à Saint-Louis, à Langevin et au Lac-aux-Canards, dans la Saskatchewan, à Morinville et à Saint-Albert, dans le territoire de l’Alberta. Le premier de ces deux endroits, fondé dans le district d’Ed-