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fait pour pouvoir patauger longtemps dans les petitesses et les niaiseries ; à son insu et par le résultat forcé de son instruction, il élève les questions à leur véritable hauteur et les personnalités lui deviennent impossibles ; chez nous, au contraire, la presse, au lieu de former le goût et l’opinion publics, suit l’un et l’autre tête baissée ; elle ne remplit pas un rôle et ne fait que du bruit, la seule ressource des impuissants.

De tout ceci, messieurs, vous avez conclu comme moi que, pour faire des rédacteurs, il faut une instruction sérieuse et variée, une instruction qu’on ne nous donne pas dans notre pays, et aussi cette éducation qui fait les hommes bien élevés, complément indispensable à tous ceux qui sont appelés souvent à porter une grande responsabilité pour leurs paroles.


II.


Messieurs, vous avez tous remarqué une chose cette année, c’est que notre bonne vieille ville de Québec s’est secouée ; il est vrai qu’en se secouant elle a fait beaucoup de poussière, mais c’est dans l’ordre naturel ; tous les vieux habits qu’on reprend après un long séquestre et qu’on rebrosse à nouveau en font autant, mais puisque nous voilà décidément en frais de grandes améliorations et que nous sommes lancés dans le progrès presque à en perdre haleine, me sera-t-il permis de vous présenter quelques observations qui sont faites à peu près tous les jours, qui ne viennent pas de moi par conséquent, et auxquelles je ne fais qu’offrir le bénéfice de la publicité.