Page:Buies - La presse canadienne-française et les améliorations de Québec, 1875.djvu/22

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neste. Allons-nous nous réveiller enfin une bonne fois comme il faut ? Ce n’est pas tout de faire des trottoirs, d’étendre le macadam, d’entasser des cailloux sur des rochers ou d’en remplir des ornières profondes, il faut encore faire de notre ville une promenade sans rivale comme elle est déjà un site sans pareil ; et si la municipalité est trop pauvre pour compléter la munificence de la nature, que les bourses privées apportent leurs dons intelligents. Vous voyez cela dans tous les pays du monde, messieurs, et surtout aux États-Unis, les contributions volontaires venant en aide au trésor municipal insuffisant, pour l’embellissement, l’assainissement et le développement des villes sous tous les rapports. Si j’avais à entrer dans le détail des exemples, je vous dirais des choses à faire rêver sur certaines libéralités des citoyens américains envers leurs villes natales ou adoptives ; ils comprennent bien, ces hommes là, que le progrès, quelle que soit sa forme ou son objet, des villes qu’ils habitent, ne peut être indifférent, même à leur fortune, et qu’en contribuant à les faire aussi belles, aussi salubres, qu’elles sont industrieuses et prospères, c’est un large surcroît de clients qu’ils s’attirent. — Unissons-nous tous, Messieurs, pour pousser les millionnaires de l’avant ; qu’ils contribuent de leurs bourses, et ils feront du bien non seulement à leurs concitoyens, mais encore beaucoup à eux-mêmes, et ils recevront pour cela la plus grande des récompenses, les éloges à profusion de cette presse dont je vous ai parlé si longuement, et qui, je l’espère, ne méritera plus à l’avenir d’entendre son meilleur ami lui dire d’aussi désagréables vérités.