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Rivières Mistassibi, au Rat et Assiemska et les terres du voisinage


Pour me conformer aux instructions de votre département, datées du 18 janvier dernier, relatives à l’arpentage des rivières Mistassibi, Au Rat et Assiemska, j’ai l’honneur de vous faire le rapport suivant :

Dans l’opinion des sauvages du lac Saint-Jean, la rivière Mistassibi est plus considérable que la Mistassini, ayant de plus qu’elle plusieurs grands tributaires, et j’ai pu, moi-même, constater que son volume d’eau, en cette saison, est tout aussi fort que celui de cette dernière. Elle égoutte ce vaste plateau qui s’étend au nord du lac Saint-Jean et qui, des environs de la Ouiatchouanish, apparaît comme une plaine sans bords. Ce plateau domine la rivière Mistassibi de 75 pieds à son embouchure, mais cette hauteur décroît à mesure que l’on rencontre les rapides et les chutes. La plus considérable de celles-ci se trouve à la fin du premier mille et nous rapproche du sommet du plateau de trente pieds environ. Sur le sixième mille, une autre chute nous amène presqu’au niveau du plateau mentionné au point de départ, puis de là jusqu’au onzième mille, le terrain est généralement uni ou légèrement onduleux en quelques endroits, et la rivière peut se remonter sans obstacles. Elle se continue ainsi jusqu’au trente-cinquième mille où, resserrée entre des rochers et brisée par des roches détachées, son cours paisible est plus brusquement interrompu par une chute de 10 pieds sur le trente-septième mille, un petit rapide sur le trente-huitième mille et l’on arrive au dernier sur la partie de cette rivière que j’ai relevée. Au-dessus de cette chute, la rivière reprend son cours paisible dans une direction à peu près nord et garde une largeur de 8 à 15 chaînes sur une grande distance.

D’après les explorations faites sur l’un ou l’autre côté de la rivière Mistassibi, je suis resté convaincu qu’au moins les trois quarts des terrains qu’elle arrose sont propres à la culture, se composant en grande partie de terre grise, jaune, d’argile mélangée de sable à la surface, avec un sous-sol d’alluvion d’une grande profondeur, sans roches, excepté en quelques endroits où des rochers sortent à la surface pour rompre le niveau à peu près uniforme du plateau. Ces rochers sont plus élevés et plus étendus au-dessus du trentième mille et semblent disparaître au-dessus du quarantième mille, sur le côté ouest