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15,860,000 acres carrés. La région égouttée par la partie de l’Outaouais comprise entre les sources de cette rivière et le lac Temiscamingue, jusqu’à la hauteur des terres, forme un autre plateau élevé de 600 ou 700 pieds au-dessus du niveau de la mer, généralement plan et renfermant beaucoup de terres cultivables sous le double rapport du sol et du climat, séparée au sud par une rangée de terrains montueux, de la grande plaine qui vient d’être décrite.



Afin de donner une idée du succès que des colons industrieux ont obtenu dans le district du Lac Saint-Jean nous publions les renseignements suivants, fournis par les curés des différentes paroisses.
Exemples de colons établis dans les paroisses du Lac Saint-Jean.
Saint-Jérôme.

Claude Villeneuve, parti de Sainte-Agnès, comté de Charlevoix, en 1862, avec quatre cents dollars, a acheté 350 acres de terre à Saint-Jérôme. Il en a aujourd’hui 250 à peu près en culture. Il récolte en moyenne 1000 minots de grain, surtout du blé, 4,500 bottes de foin, 250 à 300 minots de patates. Il ne vendrait pas sa propriété moins de 7,000 dollars.

Alexandre Boily, parti également de Sainte-Agnès en 1862, sans aucun capital, venu à Saint-Jérôme, avec sa pioche et sa hache et sept enfants, dont l’aîné n’avait pas plus de dix ans. Il a acheté une terre de 340 acres qu’il n’a pu achever de payer que ces années dernières. Il en a à peu près deux cents en culture. Il récolte 850 minots de grain, principalement du blé, de 2,000 à 2,500 bottes de foin, et 250 à 300 minots de patates. Sa propriété est évaluée à 4,000 dollars.

Le défaut de bras empêche de mettre toute la terre en culture.

Chambord.

Louis Villeneuve est arrivé de la Malbaie à Chambord, Lac Saint-Jean, en 1864. Il n’avait pour capital que sa hache et son courage. Il a pris cent acres de terre, qui lui donnent annuellement en moyenne : blé, 100 minots ; pois, 90 ; avoine, 140 ; sarrasin, 110 ; foin, 2,000 bottes.

La propriété de L. Villeneuve vaut aujourd’hui plus de $2,800.

Sabin Gagnon, arrivé aussi de la Malbaie en 1864, avec $200 de capital. Il a établi ses cinq fils sur 400 acres de terre, dont 320 sont en culture. La récolte se répartit comme suit : blé, 145 minots ; pois, 115 ; seigle, 205 ; sarrasin, 108 ; avoine, 490 ; foin, 3,400 bottes. Sa propriété est estimée à $7,000.

François Sasseville, venu de la Baie Saint-Paul, en 1864, sans aucuns moyens. Il a défriché 125 acres de terre, dont il retire aujourd’hui : blé, 120 minots ; pois, 90 ; sarrasin, 50 ; orge, 45 ; avoine, 160 ; foin, 3,000 bottes. Propriété évaluée à $3,000.

Saint-Gédéon.

Joseph Lessard est arrivé de Sainte-Agnès il y a vingt-quatre ans, avec 500 à 600 dollars de capital. Il a mis en culture 280 acres de terre et établi neuf enfants. Sa propriété est estimée à $5,250 et lui donne en moyenne 1,000 minots de grain par année.

Basile Barrette est arrivé à Saint-Gédéon en 1872 avec $2,700. Il a maintenant 300 acres en culture et récolte 1,300 minots en moyenne. Valeur de sa propriété : $6,500.