annuellement le pain de l’instruction, qui est celui de la vie ou, du moins, un moyen sûr de se le procurer.
Les élèves du collége de Chicoutimi peuvent suivre un double cours, s’ils le désirent, cours classique et cours commercial, ou ils ont le choix entre les deux. Ce choix dépend d’une foule de raisons, comme on le pense bien, et se fait même au besoin sans raison aucune. Les élèves des hautes classes, qui se sentent mordus de la tarentule littéraire, animal particulièrement homicide, s’exercent dans l’Oiseau-Mouche, petit journal qui s’envole une fois par semaine des presses du collége. C’est une publication mignonne, ailée, svelte, qui porte sur sa queue un grand nombre de grains de sel et, dans son corps de libellule, plus de littérature parfois et surtout de bonne critique littéraire qu’on n’en trouve dans de grands et gros organes, bourrés de matière à lire.
C’est aussi un prêtre du séminaire de Chicoutimi, monsieur l’abbé Victor Huard, qui a ressuscité le Naturaliste Canadien, disparu naguère avec l’abbé Provancher. Il a ajouté à la saveur de terroir, que cette publication possédait auparavant, la saveur littéraire qui lui manquait, et jusqu’à la pointe humoristique qui sert d’assaisonnement et ne fait rien perdre à la science de son autorité ou de sa profondeur, en la déridant à la dérobée.
Cent pas plus haut, entre les replis que forme la crête