Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/200

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premier portage qui porte son nom et dont le sol consiste en une mince couche de marne surmontée de dépôts végétaux et recouvrant des rochers de syénite. Puis il y a le portage de la Poussière, Meia Capatagan, puis celui de l’Enfant, Washkow Capatagan, nom donné depuis plus d’un siècle. Un Indien, en traversant ce portage, avait attaché négligemment au rivage son canot où se trouvait un enfant ; le canot ne tarda pas à se détacher, et l’enfant, violemment emporté au-dessus des rapides, fut précipité en bas d’une chute de quarante à cinquante pieds, sans qu’il lui arrivât le moindre mal ; c’est ce fait extraordinaire qui a valu au portage de l’Enfant le nom qu’il a porté depuis. Viennent ensuite le Portage de l’Islet et celui des Roches ; tous ces portages ont une longueur moyenne de deux cents verges, à l’exception de celui de l’Islet qui en a quatre cent quarante. À sa sortie du lac Kenogami, la rivière Chicoutimi fait une chute de quinze pieds et tombe dans un bassin entouré de hautes montagnes, puis elle reprend son cours sept fois interrompu par les cascades et les rapides jusqu’à ce qu’elle se jette dans le Saguenay, emportant avec elle, durant une bonne partie de l’été, les dépouilles des forêts qui alimentent les scieries de la maison Price.

Quelques milles plus loin, on atteint la petite rivière au Sable qui sert aussi de décharge au lac Kenogami. Elle en sort furtivement, presque au ras de terre, à l’endroit qui sépare la paroisse du Grand-Brûlé de la petite paroisse de Saint-Cyriac, dont le nom indien est Cascouïa, et elle