Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/349

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mais de nouveaux nuages s’étaient formés subitement à l’horizon et, grossissant toujours, allaient fondre sur l’entreprise en paralysant encore une fois ses mouvements à peine rendus à leur liberté et à leur vigueur.

Une compagnie rivale s’était formée et avait obtenu de l’Assemblée Législative un acte l’incorporant sous le nom de « Compagnie du chemin de fer du Saint-Laurent, des Basses Laurentides et du Saguenay ». Elle avait pour objet principal l’exploitation des forêts entre les vallées du Saint-Maurice, de la Batiscan et du lac Saint-Jean, et voulait construire une ligne qui, partant du lac, aboutirait à un point quelconque entre Batiscan et Trois-Rivières.


CONCURRENCE INATTENDUE


Cette compagnie se présentait sous des dehors alléchants, comme il convient de le faire lorsqu’on parle au nom de la colonisation. Elle offrait des avantages incontestables, entre autres une grande économie dans le coût de l’entreprise, puisqu’elle proposait d’utiliser tout le parcours navigable du Saint-Maurice, entre les Piles et La Tuque. Elle tenta de tous les moyens imaginables pour engager la compagnie de Québec et du Lac Saint-Jean à abandonner ses projets, et, n’y pouvant réussir, elle présentait au gouvernement, pendant la session de 1879, une pétition en apparence parfaitement motivée, dans laquelle elle alléguait « que la construction du