Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/373

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dehors, ni se retourner sans dégringoler de son long sur le plancher, dont les madriers laissaient entre eux des intervalles d’un demi-pouce, par lesquels on pouvait voir ou être vu à discrétion. Une cloison, absolument semblable au plancher, séparait le dortoir des autres parties de la maison, en sorte que les gens quelque peu gênés préféraient s’étendre tant bien que mal dans la grande pièce du bas, qui était tout ce que l’on veut, un vestibule, une cuisine, ou enfin une salle d’attente ou de réunion pour les passants et les journaliers, et dont on aurait pu au besoin faire une salle de conférences.

Depuis plusieurs années maintenant cette ébauche d’auberge forestière a été détruite par le feu et, en face, s’est élevée une très jolie et très coquette petite station, la première qui ait été construite sur la ligne et qui a servi de type à toutes celles qui l’ont été par la suite.


PROMENADE MATINALE


Le lendemain, je m’éveillai à l’heure où la nature, encore engourdie, s’entrouvre avec effort aux premiers rayons du soleil d’automne. Une légère dentelle blanche, comme un voile de gaze qu’aucun souffle n’agite, couvrait le sol durci.

Je sortis, je marchai d’abord quelque temps au hasard, puis j’entrai dans l’usine pour voir travailler les machines qui réparent le matériel roulant : je fis semblant d’y com-