Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/418

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que les forêts d’érable, de merisier, de cyprès, de bouleau, d’épinette et de pin, qui couvrent encore la plus grande partie du sol, pourront approvisionner de combustible, pendant une longue succession d’années, les manufactures ou les usines qu’on y aura construites.

Le Saint-Maurice est un des trois ou quatre grands tributaires du Saint-Laurent. Il prend sa source dans le voisinage de celles de l’Outaouais et de la Gatineau, entre le 48° et le 49° degré de latitude nord. Il coule immédiatement de l’ouest à l’est, sur une longueur d’environ 250 milles, jusqu’à ce qu’il arrive en ligne droite avec le lac Saint-Pierre, au confluent de la rivière Croche ; de là, il descend à peu près perpendiculairement jusqu’au fleuve, qu’il atteint à l’endroit où s’élève la merveilleuse ville de Trois-Rivières.

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Le Saint-Maurice n’est guère à l’origine qu’un timide ruisseau qui s’exerce à couler entre des rives indécises ; il est pauvrement nourri et, n’étaient les savanes et les marécages au sein desquels il se glisse, il mourrait d’inanition. Mais il ne tarde pas à rencontrer d’autres ruisseaux comme lui qui viennent grossir ses flancs ; plus loin, ce sont des rivières ; enfin, il n’est pas plus tôt arrivé à la hauteur de La Tuque, six ou sept milles plus bas que la rivière Croche, que déjà il est devenu un cours audacieux. Il roule dès lors des eaux qui ne connaîtront plus d’obs-