Page:Buies - Le Saguenay et le bassin du Lac St-Jean, 1896.djvu/427

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C’est en 1852 que ces travaux ont été commencés. Le gouvernement entreprit alors une exploration complète du territoire ; il fit exécuter une division méthodique des concessions forestières, et des règlements précis pour la coupe du bois furent établis. L’année suivante, on commença vigoureusement les améliorations qu’exigeait la descente des pièces jusqu’à l’embouchure de la rivière. Environ 200,000 dollars furent dépensés à la construction de glissoires, d’estacades et autres ouvrages protecteurs, aux chutes des Grès, de Shawenegane, de Grand’Mère, de La Tuque… Chaque année successive vit ces améliorations se continuer et s’étendre jusqu’aux affluents du Saint-Maurice et à son embouchure, et l’élan imprimé fut tel qu’un bon nombre de scieries étaient construites aux environs de Trois-Rivières dès l’année 1852 ; une compagnie américaine, entre autres, érigeait, près de la ville même, un immense établissement, et, en moins de dix années, le capital consacré à l’industrie forestière dépassait un million de dollars. En 1867, la maison Baptist élevait une autre scierie sur une des îles à l’embouchure du Saint-Maurice et devenait bientôt le plus grand propriétaire de concessions de tout ce territoire[1].

  1. La 1re exploration qui eut lieu pour reconnaître scientifiquement les régions du St-Maurice et de l’Outaouais est celle d’Ingalls, en 1830.

    Cette exploration était divisée en deux partis : l’un, le parti du St-Maurice, devait partir de Trois-Rivières et remonter le St-Maurice jusqu’au poste de Wemontachingue, au 48e degré, de là se diriger à l’ouest jusqu’au lac des Sables, sur la Lièvre, puis descendre