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québec en 1900

reliée à celle de l’Ottawa par le chemin de fer du Grand Nord, qu’il n’est plus nécessaire que de compléter.

Et quant aux villages nouveaux, aux coquettes villas, aux beaux grands hôtels, style américain, dont j’entrevoyais les invitantes silhouettes se dresser sur les bords du Lac, ils y sont, ils ont poussé comme sous le coup d’une baguette magique, et nul ne pourra hésiter à mettre l’hôtel de Roberval en parallèle avec les hôtels de premier ordre de n’importe quelle ville de l’Amérique.

Cet hôtel est pour bien dire un trait d’audace et une aventure admirablement calculée. Qu’on ait eu seulement l’idée de construire un hôtel aussi splendide dans un endroit aussi rudimentaire que Roberval, qui comptait à peine cent feux il y a trois ans, un hôtel qui ne le cède en vérité qu’au Windsor de Montréal, c’était montrer une singulière confiance dans le succès définitif de la Compagnie du Lac St-Jean. Sans doute l’hôtel de Roberval n’a pas le luxe fastueux du Windsor, ni ses dimensions ni sa majesté transpirant à travers le granit et le marbre, mais il n’en est pas moins une construction élégante, pourvue de toutes les améliorations et de tous les aménagements modernes, éclairée à la lumière électrique, offrant tout le confort possible, luxueusement meublée, contenant des bains variés au choix des voyageurs, et pouvant loger à l’aise au moins trois cents personnes.

Je ne dis rien là, messieurs, qui ne soit dans la bouche de tous ceux qui ont eu le plaisir de coucher quelques nuits et de manger quelques repas à l’hôtel Roberval, et quant à ceux