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québec en 1900

des autres intérêts. Quand bien même mon magasin serait bondé de stock, si je vis au milieu d’une population pauvre, personne ne viendra acheter chez moi ; j’ai donc tout intérêt à ce que mes voisins soient riches, si je veux éviter de faire banqueroute avec mes caves et mes greniers regorgeant de marchandises.

Ce sont là choses d’une simplicité si élémentaire qu’on a presque honte d’en faire mention. Eh bien ! c’est ce que bien peu de gens comprennent encore chez nous, et c’est ce que tout le monde comprend dans les grandes villes. Ici, nous avons toutes les misères imaginables à faire sortir vingt-cinq centins des banques, pour nous aider dans une entreprise quelconque ; aussi, tout languit et Québec reste une petite ville, où il y aurait pourtant des merveilles de spéculations à faire pour ceux qui voudraient venir tant soit peu à la rescousse de leurs voisins entreprenants.

Il faut à tout prix que ce reste d’esprit étroit du passé disparaisse, si nous voulons que notre ville prenne une autre allure. Il disparaîtra, vous pouvez en être certains ; il est déjà bien malade aujourd’hui, demain il agonisera.

Dans un autre ordre d’idées, ce qui a encore empêché le développement et l’expansion de la ville de Québec, c’est d’abord cette triple ceinture de fer et de pierre qui nous emprisonne ; c’est cette série de cercles qui, comme des cercles concentriques, se resserrent de plus en plus autour