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québec en 1900

Richelieu et Saint-Olivier jusque dans l’enceinte de la ville, et qu’on établisse, au-dessus de toutes les brèches ainsi pratiquées, d’élégantes passerelles qui réuniront entre elles toutes les sections des remparts et nous donneront une des plus belles promenades du monde entier, une promenade unique, vraiment digne du cadre que la nature a fait à notre vénérable cité, digne enfin des conceptions artistiques de lord Dufferin qui avait eu le premier l’idée de ce que nous proposons maintenant, et aurait travaillé de toutes ses forces à donner suite à cette idée, s’il fût resté plus longtemps parmi nous.

VIII

Il est donc vrai, Messieurs, qu’on va nous enlever le break-neck, cet aimable casse-cou qui, sous le nom d’escalier, nous précipitait, par une suite de hoquets de tous les membres, de la côte de la Montagne au bas de la rue Champlain ! Beaucoup de ces maniaques, qui confondent l’amour de l’antique avec le goût des vieilleries incommodes et malfaisantes, vont sans doute verser un pleur amer sur la démolition de l’escalier Champlain, et bon nombre d’étrangers, qui auront inscrit le break-neck sur leur calepin comme une des curiosités de notre ville, n’en trouveront même plus la trace, quand ils viendront nous voir aux mois de juillet et août prochains. Heureusement pour eux qu’il leur restera bien d’autres spectacles analogues pour les consoler ?

À défaut du break-neck, ils pourront déguster par exemple le spectacle de la rue Champlain, dont on conserve, avec une