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Il était un peu plus de cinq heures du matin quand nous laissâmes le Windsor pour continuer notre route. Mais avant d’aller plus loin, messieurs, il est absolument nécessaire d’avoir une notion exacte de la topographie des lieux que nous parcourons. La rivière Batiscan, que le chemin de fer traverse pour la première fois en face du Windsor, à cent pas de la station Beaudet, prend sa source environ vingt-cinq milles plus haut sous le 47°46 de latitude, à la ligne de faîte qui sépare les eaux qui se déversent dans le Lac St-Jean de celles qui tombent dans notre grand fleuve. On dit indifféremment en géographie « ligne de faîte » ou « arête de séparation des eaux, » et non pas « Hauteur des Terres, » comme on le voit invariablement imprimé dans nos documents officiels, expression qui n’a aucun sens en français et qui est tout simplement, littéralement, traduite de l’anglais « Height of Land. »

Après une course de quelques milles la Batiscan entre dans le lac Édouard, en resort quatre à cinq milles plus bas et descend tout le long de l’île du Lac Édouard, jusqu’à ce que, 26 milles plus bas, elle reçoive les eaux de la rivière Jeannotte qui a longé la rive opposée de l’Île, à partir de la décharge du lac. C’est donc, à proprement parler, le cours de ces deux rivières qui forme l’île du Lac Édouard, en y ajoutant cette partie du lac qui s’étend depuis la sortie de la Batiscan jusqu’à la décharge du lac dans la rivière Jeannotte. L’île, comme nous venons de le voir, a une longueur de vingt-six milles ; sa largeur extrême est de huit milles. Quant au lac, il n’a que quinze milles de long sur deux milles et demi dans sa plus grande largeur.