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Nous voici arrivés enfin au lac Édouard. Nous n’irons pas plus loin ce soir, messieurs ; mais, avant de terminer, il est nécessaire, indispensable, que je vous fasse connaître un projet extrêmement heureux que la Compagnie du Chemin de Fer nourrit depuis quelque temps et qu’elle a l’intention d’exécuter dans le plus bref délai. Maîtresse aujourd’hui de la position, après avoir surmonté les difficultés de la nature et celles encore bien pires qu’opposaient les hommes, sûre de pouvoir compléter sa ligne avant l’expiration d’une année, la Compagnie trouve déjà, comme il arrive toujours après les difficultés vaincues, que cette œuvre ne lui suffit plus, il lui faut davantage. Ce n’est pas assez d’avoir relié la capitale à la vallée du Lac St-Jean par un chemin qui traverse cinquante lieues de forêts et de montagnes, elle veut encore relier cette vallée à celle du St-Maurice par un embranchement à la voie principale, entre la station Beaudet et La Tuque, un embranchement de trente milles seulement qui suffira à coloniser cette vaste région, à en quintupler l’industrie forestière, à y créer de nouveaux centres de travail et de production. !

Vous savez tous, messieurs, que le St-Maurice, un de nos plus beaux cours d’eau, débouche à Trois-Rivières, après avoir parcouru trois cent soixante milles de pays, à partir des lacs où il prend sa source, entre les 48e et 49e degrés de latitude nord, à seize milles seulement des sources de la Gatineau, et à 50 milles de celles de l’Ottawa. La descente du St-Maurice, de ses sources au fleuve St-Laurent, est marquée par bon nombre de rapides et de chutes, entre autres