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quoi fournir à des légendes de pêcheurs pendant au moins encore un quart de siècle.

Voici le lac des Sept Îles ; laissons-le de côté ; mais mentionnons le lac Simon où MM. Allan et Panet ont établi une scierie qui a donné l’an dernier un million de pieds cubes de bois.

Faisons maintenant une longue enjambée, et arrivons d’un trait au lac Édouard : mais remarquez toutefois, avant d’y arriver, que tout cet espace intermédiaire fourmille de lacs, plus ou moins grands, à une très petite distance de la ligne, ce qui leur conservera leur poésie, tout en leur permettant d’être d’un accès extrêmement facile. Je voudrais bien connaître l’origine de leurs noms pour vous régaler d’un plat d’érudition sauvage ; mais cela est impossible ; ces noms ont été donnés par le premier venu, tantôt par un simple chasseur ou par un pêcheur encore plus simple, tantôt par un arpenteur fatigué qui étire ses muscles sur le bord de l’un d’eux, et qui l’appelle par conséquent lac Long, ou bien qui s’est endormi en rond de chat et qui l’appellera lac Rond (il y a à peu près une vingtaine de lacs Long et de lacs Rond dans toute la province, mais je crois tout de même qu’il y a plus de lacs Rond.)

Voici le petit lac Batican, le lac Pauvre, le Bon Lac, le lac Long, le lac Belle Vue, le lac des Îles, le lac Vert, le lac Vermillon, le lac Clair, le lac Au Lard, le lac du Centre, encore un lac Long, le lac à la Belle Truite, le lac Aux Rognons, le lac des Passes, et enfin le grand et superbe lac Édouard, qui a 18 milles de longueur, et qui