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n’y a pour ainsi dire pas de chantiers à faire, pas d’expéditions par rivières, pas de pilage ; le bois abattu, scié, mis en madriers sur les lieux, est expédié immédiatement dans les wagons de la ligne ; en quelques heures il arrive sur la jetée Louise, et, quatre jours après, il est tout chargé à bord des navires qui le transportent en Europe ou dans l’Amérique du Sud, et c’est ainsi que cette fameuse jetée Louise, que l’on a tant stigmatisée comme étant une dépense inutile, faite uniquement pour favoriser ce fossile dédaigné qu’on appelle « la vieille cité de Champlain, » va devenir d’une nécessité indispensable non seulement pour Québec, mais encore pour la province entière. Quoi ! il faudra avant longtemps la border de quais, sur toute sa longueur, rien que pour recevoir le bois qui y arrivera de tous les côtés, soit par le chemin de fer du Lac St-Jean, soit par celui de Ste-Anne, soit par celui du Pacifique, lorsqu’aura été construit l’embranchement de ce dernier qui, partant de St-Augustin, touchera au Cap Rouge, longera le Foulon, s’arrêtera au besoin pour charger les steamers Allan, et, parcourant toute la rue Dalhousie, viendra également à son tour s’arrêter sur la jetée Louise et y déposer dans les navires transatlantiques les dépouilles de nos forêts. Voyez-vous d’ici, messieurs, ce brillant, ce magnifique avenir pour cette vieille cité de Champlain, enserrée, embrassée par un cercle de fer, et retentissant partout des mille échos de l’activité humaine jusqu’à nos jours presque inconnue ! C’est alors qu’il faudra répandre la lumière électrique à profusion pour jouir de ce grandiose spectacle, et que la chute Montmorency, qui,