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et l’y attendre, et cependant qu’il fist prendre toutes les pelles et besches qui se trouveraient dans la ville : ce qu’il fit.

Ce jour mesme, le duc de Vendosme étant arrivé à Quimperlé, commanda à La Besne de se tenir prest avec sa troupe, ses pelles et ses besches, pour partir le lendemain au point du jour ; ce qui fut faict avec telle affection que La Besne arriva sur les trois heures de relevée devant Conquerneau et se logea en un petit fauxbourg, à près de soixante pas du pont de la chaussée de la ville, ayant percé de maison en maison. Là où il fut tiré sur luy et ses soldats plusieurs coups de gros fauconneaux, et force mousquetades ; mais aucun des siens ne fut blessé : il n’y eu qu’un seul homme, celui qu’il avait pris pour luy monstrer les advenües qui receut une mousquetade dans la cuisse. Enfin, il s’advança tellement, perçant de maison en l’autre, qu’il logea les siens dans la dernière maison la plus proche du dit pont de la chaussée.

En mesme temps Monsieur de Vendosme et le maréchal de Brissac arrivèrent devant Conquerneau ; ayant vu comme La Besne s’estoit logé, ils envoyèrent son tambour sommer ceux qui estoient dans la ville de rendre la place au Roy. Ils demandèrent quinze jours pour advertir leur gouverneur le sieur de Lézonnet (qui estoit sorti deux jours auparavent pour aller quérir du secours). On leur dit qu’on ne leur donneroit que jusques au lendemain du matin seulement ; ce que ne voulans accepter la trefve fut à l’instant rompüe, et lors on commença à tirer de part et d’autre.

Sur cela Monsieur de Vendosme se retira en son quartier qui estoit à Chef-du-bois[1] à une lieue de la ville ; et, sur les onze heures du soir il manda à La Besne qu’il eust à

  1. Chef-du-bois, manoir prioral de Locaman, aujourd’hui commune de la Forêt-Fouesnant, près de l’ancienne route de Concarneau à Quimper.