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fort mobiles : on ne peut arriver à bien les connaître qu’en les suivant à la piste à travers tout le pays.

Ces recherches d’histoire locale des théâtres sont donc par excellence matière de congrès : elles ne peuvent prendre tout leur sens, donner tous leurs résultats, prouver tout leur intérêt, que par la confrontation et l’échange des renseignements recueillis. Ce désir d’établir la liaison fut à l’origine même de notre société ; aussi ne peut-elle se contenter d’adresser aux chercheurs un appel, si pressant qu’il soit, pour que la question posée par le Comité des Travaux historiques ne reste pas sans réponse l’année prochaine. Nous voudrions essayer de provoquer dès maintenant les efforts nécessaires.

Dans ce but, nous donnons aujourd’hui quelques spécimens de documents utiles à connaître et d’enquêtes à faire dans des villes où la vie théâtrale n’a jamais été étudiée, à notre connaissance du moins. Puisse l’exemple de nos amis qui nous firent libéralement part des fruits de leurs recherches susciter par tout le pays de nouvelles bonnes volontés !



LA MORALITÉ DES COMÉDIENS DE NANTES AU XVIIIe SIÈCLE



En 1725, comme le nombre des enfants trouvés augmentait sans cesse à Nantes et qu’ils grevaient lourdement le budget de l’hospice, un arrêt de la Cour prescrivit aux Nantaises qui seraient séduites ou violées de déclarer leur grossesse. Les archives municipales de Nantes possèdent treize registres de « déclarations de grossesse des filles et femmes sans maris » (GG 746-758) ; les premières sont de 1725, les dernières de 1789. Le nom du séducteur est généralement suivi de l’une de ces formules : qui l’avait abusée sous promesse de mariage…, sous pro-