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voyaient-ils pas un refus si brutal, mais Us devaient prévoir tout de même des difficultés inutile de songer à l’adaptation scénique avant que ces difficultés fussent aplanies. D’ailleurs, il était prudent de ne pas laisser deviner trop tôt des intentions de ce genre, qui n’auraient pas manqué de soulever des protestations.

Les difficultés techniques n’existaient pas? Mais d’abord quelle était la vraie difficulté technique à résoudre? La « multiplicité de lieux aurait-elle « scandalisé comme le pense M. Henriot? En 1851, tenait-on encore si farouchement pour les unités? Mais il est certain que ces changements continuels eussent alourdi le spectacle, à moins de pouvoir s’exécuter à vue. Banville, qui ne cessa de protester avec véhémence contre les mutilations infligées aux comédies de Musset, prétendait que la chose était faisable, à condition qu’on voulût bien adopter « d’honnêtes petits décors, non découpés et sans praticables, faits tout bonnement d’une toile de fond et de coulisses 2’ seulement, c’est vingt ans après la première des Caprices (National du 11 septembre 1871), qu’il réclamait vainement cette simplification ce qui revient à dire que 1.) Comédie Française ne pottt’at’f pas jouer Musset dans des décors successifs, parce qu’elle ne voulait pas adopter le système approprié. M. Baty est également persuadé que le texte de 1833-40 était techniquement possible « Aucun des procédés de machinerie que nous employons, m’a-t-il dit, n’était inconnu eu 1850. Mais ia mise en scène du Théâtre Montparnasse ne supprime pas les entr’actes elle les occupe, et par des procédés que n’aurait probablement pas admis le public d’alors. Et cela revient bien à dire que les difficultés techniques étaient réelles, puisqu’on rejetai,t les solutions possibles. Grâce à l’ingénieuse disposition typographique de l’édition Michaut, nous pouvons voir d’un coup d’oeil les modifications apportées à la répartition des scènes par les exigences de la censure elles se réduisent à fort peu de chose. La disparition de Ciuta l’entremetteuse a entraîné la suppression du 3’ tableau (très court) de l’acte II; à la rigueur pourrait-on admettre que la scène finale aurait choqué la dévotion administrative mais par ailleurs, on voit supprimer, pour cause de moralité, une ou deux répliques, un membre de phrase, un