Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/141

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existe dans le calcaire alpin d’Aussée des Cyclolites et de Méadrines, Quant aux autres fossiles, il n’y en a pas à ma connaissance de calcinés, ils sont très-peu nombreux. Je doute même fortement qu’il y ait des placunes, et les pétrifications si caractéristiques à Gosau, ces cérithes, ces nérinées, etc., manquent complètement dans le calcaire alpin d’Aussée, où l’on peut être aisément induit en erreur par les paysans, qui vendent des fossiles du pays.

Cependant je dois ajouter qu’il y a entre les pétrifications du calcaire alpin et celles du calcaire à hippurites du grès vert et du dépôt de Gosau des ressemblances de genres ou de familles ; Ainsi je crois m’être assuré, soit entre Lofer et Saint-Johann, soit à Golling dans le Salzbourg, soit sur le bord du lac de Hallstadt vis-à-vis de Hallstadt, que des fossiles voisins des hippurites (si ce n’est identiques avec ces derniers) se rencontrent dans le calcaire alpin. Des Dicéras se voient aussi bien dans le calcaire alpin, vis-à-vis de Hallstadt, et dans celui de Rossmoos, près d’Ischel, que dans le calcaire subordonné et à échinidées au grès vert du Grundten, en Bavière ; des bivalves voisines des pinnes ou des catilles existent dans le calcaire marneux de Rosmoos, des bords du lac de Hallstadt et dans le grès sous le sel de Hallein.

Si l’on pouvait admettre dans le dépôt de Gosau l’absence des ammonites et des bélemnites, on aurait ainsi un caractère zoologique très-tranché entre ces roches et le calcaire alpin ; or en Autriche ce serait, à une exception près, le cas ; mais, d’un autre côté, la liaison des roches de Gosau avec le grès vert pourrait ailleurs détruire même cette différence zoologique.

La lecture de ce mémoire donne lieu à une discussion sur la valeur géognostique qu’on doit attribuer à la présence des orthocères, des bélemnites et des ammonites.

M. de Blainville, étonné d’entendre parler de véritables orhocères dans le sol secondaire du calcaire alpin, demande que ce point soit bien constaté, comme il paraît qu’on l’a fait pour les bélemnites dans une assertion contraire ; il demande, en effet, pourquoi les bélemnites n’auraient pas pu vivre pendant l’époque intermédiaire ? On lui répond que les orthocères sont associés, dans ce cas, avec des bélemnites et des ammonites, et que de plus on observe parmi ces dernières deux espèces (Ammonites conybeari et A. hensloii) jurassiques, et que le calcaire qui les renferme est au-dessus de masses puissantes calcaire et arènacées qui contiennent des bélemnites.