Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/169

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dans la même position et dans les mêmes assises lacustres que les gypses ; ils sont même assez généralement représentés dans cette formation gypseuse par les marnes bitumineuses avec empreinte de feuilles, de tiges et de graines de dicotylédones.

Dans le bassin de l’Aude, les marnes à impressions végétales se trouvent éparses parmi les gypses de Malvésy et de Portels. Celles d’Armissen, dont les couches inférieures sont parsemées de petites cyclades, renferment quelques cristaux gypseux et des parcelles de bois converties en charbon.

Les lignites en couches et en amas paraissent essentiellement liés aux terrains d’eau douce. Ceux-ci se rencontrent à la première et la seconde époque dans les bassins prolymnéens, mais, dans les métalymnéens, ils appartiennent exclusivement à la deuxième : il doit en être de même des lignites.

M. Marcel de Serres en a décrit plusieurs gîtes dans le midi de la France ; ceux de Saint-Paulet, près le Saint-Esprit, sont situés, comme le calcaire d’eau douce métalymnéen, entre les glaises bleues à coquilles marines de la première époque et les dépôts mixtes de la seconde, où ces coquilles sont mélangées avec les fluviatiles[1].

Au plan. d’Aulps, M. Pareto a observé deux dépôts charbonneux qui alternent avec deux terrains à coquilles mélangées. Comme le dépôt inférieur repose immédiatement sur des roches secondaires il est possible que celui-ci se rapporte au groupe marno-charbonneux de la première époque tertiaire, et que le dépôt supérieur corresponde au calcaire d’eau douce de la deuxièmes

Les lignites de la Suisse, considérés pendant long-temps comme contemporains du groupe marno-charbonneux de la première époque, sont maintenant attribués au calcaire lacustre de la deuxième. Comme la constitution des molasses, même coquillières, de la Suisse indique un terrain mixte, il est probable qu’à l’exemple des autres bassins prolymnéens, les calcaires d’eau douce s’y trouvant dans les deux époques, il en est de même des lignites.

§ 6. Les terrains marins supérieurs des bassins métalymnéens diffèrent peu de ceux des prolymnéens ; les uns et les autres sont mixtes, et dans tous, c’est la formation lacustre qui prédomine. Les auteurs de la Description géologique du bassin de la Seine

  1. Voyez leur description dans la Géognosie des terrains tertiaires de M. de Serres.