Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/211

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talqueuses qui, par les nuances les plus singulières, arrive jusqu’à une masse de gypse soute pénétrée de talc, de pyrites, de cristaux calcaires, de nodules de dolomie très-celluleuse et friable, et d’énormes rognons d’anhydrite. Ce gypse perd son talc à la partie inférieure et repose distinctement sur la syénite et le granite, tandis que c’est la série des roches talqueuses qui le recouvre. Ce fait justifie bien la place et l’introduction du gypse dans le tableau an même temps qu’il s’accorde avec l’idée que la plupart des gypses ne sont que des épigénies volcaniques de calcaires préexistans. En étudiant les dépôts ophiteux des Pyrénées, j’ai observé, notamment, que là où ces dépôts sont survenus, au milieu de calcaires anciens, primitifs ou intermédiaires, le gypse y est en masses presque sans argile, comme, par exemple, à la Cour et à Saint-Lary ; or l’on sait que ces calcaires anciens sont du carbonate de chaux presque pur et presque dépourvu d’argile. Lorsque ces dépôts se sont élevés au milieu des calcaires jurassiques ou crayeux, et c’est le cas le plus ordinaire, le gypse est tout pétri d’argile, qui quelquefois même y prédomine ; et l’on sait que ces calcaires supérieurs laissent dans les acides un résidu argileux très-abondant.

Dans tous les cas, l’on voit. que toutes ces roches que je viens d’ajouter dans ce tableau y sont parfaitement à leur place, sous tous les rapports ; car elles sont à la partie supérieure et aussi parallèles entre elles et à toutes les autres, cc qui représente à l’élève que ces roches constituent plus essentiellement les étages supérieurs des terrains primitifs ; que néanmoins elles pénètrent dans les parties inférieures en couches subordonnées, ou qu’elles ne forment que plusieurs bandes parallèles de telle sorte que ce très-petit tableau (de moins de trente mots) exprime, sans qu’on puisse s’empêcher de les lire du même regard, toutes les considérations générales et de nombreux détails qui, dans les livres, forment le sujet du plusieurs chapitres, et qui, dans les coupes géologiques, ne peuvent être représentés que par des faits isolés et déterminés, ce qui court risque toujours de donner une idée fausse de la nature, en ayant l’air de la réduire à une seule et immuable loi.

Enfin, j’ajouterai sur ce tableau les espèces minérales que l’on trouve dans les roches primordiales. Elles n’y sont encore que représenté par des traits ─. Les minéraux qui ne se trouvent que dans le granit seront avec lui sur la même ligne ; ceux que l’on trouve exclusivement ou plus particulièrement dans les diverses roches de chacune des quatre séries, seront à la place des traits qui leur sont parallèles : ainsi le grenat, la disthène, la staurotide, la