Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 1 - 1830-1831.djvu/43

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structure des deux revers des Alpes, leur description eût été séparée pour chacun d’eux. Ainsi le fait de l’existence des roches à coquillages intermédiaires (productus etc.), à Bleiberg, en Carinthie, est pour ainsi dire unique dans les Alpes. Ces messieurs distinguent dans les Alpes ; 1° un axe central ; 2° des roches cristallines, à bancs calcaires, contenant peu de restes organiques et passant à des roches du type intermédiaire ; 3° de la marne rouge, du grès, du gypse ; etc., à masses subordonnées considérables de calcaire magnésien ; 4° un calcaire alpin ancien ; 5° un calcaire alpin à dépôts salifères ; 6° un calcaire alpin plus récent ; 7° le sol tertiaire.

Après avoir donné ces divisions, l’auteur fait observer que l’axe central des Alpes ne se termine pas géologiquement à Vienne, en Autriche, comme le disent ces messieurs, mais dans le Tatra au milieu des Carpathes septentrionales. Il suit, pas à pas, le calcaire alpin depuis les Alpes jusqu’au Tatra ; il y a donc continuité de dépôt, ce que ces messieurs lui contestaient. Il revient sur la liaison des grès rouges secondaires des Alpes avec le calcaire à fer spathique et les schistes arenacéo-talqueux et le micaschiste, et il fait remarquer que cette difficulté ne paraît être résolue que par sa théorie sur les altérations ignées qu’ont pu subir les roches neptuniennes. Il nie l’existence du lias dans les Alpes calcaires autrichiennes du Salzbourg et du Tyrol ; du moins il n’en retrouve nullement les caractères dans la partie inférieure du calcaire alpin, comme le veulent ces messieurs. Il mentionne que le calcaire à orthocères est sur le sel au lieu d’être au-dessous, comme le placent ces messieurs, et que la houille des Alpes est dans le grès viennois et non pas dans le calcaire alpin récent. Il n’a vu que du calcaire alpin récent et du grès vert inférieur. avec du calcaire à hippurites et nummulites, au pied nord de l’Untersberg, où ces messieurs font passer le sol secondaire des Alpes au sol tertiaire. Il trouve que les couches ferrifères et coquillières du Kressenberg et de Sonthofen ne peuvent être séparées en deux dépôts, l’un tertiaire et l’autre secondaire, comme le proposent ces messieurs : c’est un seul et même dépôt, qui longe les Alpes et dont il prouve qu’il y a de nombreux lambeaux non seulement entre ces deux localités, mais encore de Traunstein, en Autriche, jusqu’en Savoie. Cette formation ne peut pas être tertiaire, à cause des belemnites, des inocerames et des ammonites de Sonthofen. Les fossiles de ce dépôt ne sont encore connus qu’au Kressenberg, localité où la partie inférieure du massif crayeux est cachée sous le sol, tandis qu’à Sonthofen, elle est restée en vue après le redressement des couches ; or, ce sont ces assises qui renferment les fossiles secondaires, Il combat ces messieurs pour leur assertion relativement à