Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/117

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a bien voulu les faire sortir de la poussière pour les mettre à ma disposition. J’ai séparé tout ce qui appartient au sol de Malte ; j’ai obtenu quelques fossiles que je n’avais pas trouvés, en échange d’autres que la collection ne possédait pas ; j’ai dessiné tous ceux qui n’existaient pas en double ; j’ai mis des numéros d’ordre qui correspondent avec ceux de mes échantillons ou de mes dessins, afin de pouvoir, à mon retour, envoyer les noms des espèces, ou demander celles qu’il serait le plus important d’avoir à Paris. J’espère que les géologues qui viendront après moi à Malte me sauront gré de ce travail que j’ai fait en courant. Je me suis ménagé, au reste, les moyens d’obtenir de l’obligeance de M. Miege, notre consul, et de celle du capitaine du génie anglais M. Barry-Jones, tout ce qui pourrait nous manquer… »

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Extrait de la seconde lettre de M. G. Prévost, adressée à M. Cordier, de Palerme, le 18 décembre 1831.

Après avoir parcouru toute la côte sud-est et nord de la Sicile, depuis le cap Passaro, et avoir fait une excursion de dix jours dans les îles d’Éole, M. Prévost arriva à Palerme. Il a soigneusement comparé dans cette seule course des effets et des produits volcaniques d’époques évidemment bien distinctes.

« Le cap Passaro, dit-il, est un des points les plus intéressans ; mais au lieu de ces alternances nombreuses de basalte de calcaire dont on a parlé, je n’ai vu qu’une grande formation basaltique qui (probablement sous les eaux) a soulevé, pénétré de mille manières des calcaires de différens âges, depuis la craie jusqu’à un terrain tertiaire moderne. Cette action volcanique a eu lieu, par conséquent, à une époque très récente, et elle n’a été suivie que par le dépôt d’un terrain qu’il faudra nommer quaternaire, dépôt très puissant lui-même et qui renferme un très grand nombre de fossiles analogues aux animaux actuellement existans dans la Méditerranée. C’est ce dépôt qui forme une ceinture tout autour de la Sicile, et dont on retrouve des lambeaux dans l’intérieur de l’ile. Il me sembla analogue au crag et à nos faluns, comme M. Desnoyers l’a déjà très bien remarqué. C’est lui qui constitue en partie le sol de Malte.

Contre l’opinion de MM. Daubeny et Lyell, je crois que le calcaire de Passaro est de la craie semblable à celle d’Angoulême, avec hippurites, et à celle du midi de la France. Il ne faut pas confondre