Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/203

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et les porosités qui abondent toujours dans les roches ignées. Ainsi s’expliquerait par deux voies différentes la formation des agathes et des filets qui les unissent assez souvent ; c’est au chimiste à nous guider dans l’application de nos théories.

On a comparé des long-temps, et en particulier M. Jameson, les filons aux agathes ; ces derniers rentrent tout-à-fait dans le cas des fentes couvertes d’incrustations formées par sublimation ; aussi voit-on quelquefois des filons d’agathes. Le quarz cristallisé n’y forme aussi que des druses, la silice y est en masse compacte et seulement à l’ordinaire plus mêlée de matières étrangères que dans les agathes. Les roches granitoïdes ne présentent, au lieu de ces derniers, que des druses quartzeuses, parce qu’elles ont été traversées d’une moindre quantité de vapeurs siliceuses, parce qu’elles devaient offrir moins de prise aux infiltrations alcalino-siliceuses, et parce que le quarz entrait déjà souvent comme élément dans ces roches.

Si l’isolement des concrétions siliceuses, au milieu des roches dont je viens de parler, est un fait jusqu’ici inexpliqué, celui des silex dans les roches neptuniennes est encore bien plus extraordinaire.

D’après nos connaissances chimiques actuelles, nous devons admettre que des géologues ont eu tort de supposer que, sous certaines circonstances chimiques, les parties animales ou calcaires pouvaient se changer en matière siliceuse. Si l’on a pu croire a quelques indications de la transformation d’une terre dans une autre sous certaines conditions électro-magnétiques, la silice et la matière gélatineuse des animaux paraissent par leur propriété se refuser tout-à-fait a de pareilles suppositions.

Néanmoins il n’en reste pas moins le fait géologique qu’au milieu des dépôts aqueux sédimentaires ou chimiques, la silice a trouvé moyen de former des noyaux, des concrétions arrondies ou fort irrégulières, des petits lits et des filons, et même a remplacé complètement certains animaux entiers ou seulement une partie de ces êtres.

Il faut donc que des affinités chimiques particulières aient forcé le fluide chargé de parties siliceuses à déposer cette matière si irrégulièrement ; tandis que dans d’autres cas, comme dans ceux de la pierre de Cos ou la meulière, le Calp et le Rottenstone du calcaire intermédiaire, etc., elle a renfermé le calcaire, l’argile ou le sable dans une espèce de réseau, ou même