Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/218

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sortent guère isolément de la terre, mais il y en a toujours plusieurs ensemble en occupant des espèces de zones. Dans leur voisinage, les couches ont subi des redressemens, des abaissemens et souvent des fendillemens. Les roches dont elles sortent sont réduites à une argile ou des aggrégats en sable ; changemens identiques avec ceux qu’on a reconnus près des filons. Enfin les sources thermales fournissent une plus grande quantité d’eau et un volume moins variable d’eau que celles qui sont froides, et elles renferment en général plus de particules solides et moins de parties gazeuses. Les gas sont plus fortement combinés dans les premières eaux que dans les secondes ; tandis que les gas qui ne sont pas combinés dans les eaux thermales ne sont pas mêlés à l’eau, mais s’échappent seulement en même temps qu’elle, Dans les sources froides, les gas sont rarement libres, mais plutôt en combinaison plus ou moins intime.

Le forage des puits artésiens continue à avoir la vogue, et les notices sur ce percement perfectionné se multiplient dans tous les pays. Il est singulier qu’on ait négligé si long-temps une manière si commode d’avoir de l’eau potable, puisque les Chinois connaissent les puits forés depuis très long-temps, qu’on les employait en 1740 dans la régence d’Alger, d’après le docteur Shaw, et qu’ils ont été décrits en 1691 par Ramazzinii (de Fontium mutinensium admiranda scaturigine tractatus, in-4o) en 1729, par Belidor (Science de l’ingénieur), et plus tard pas Cassini (Acad. des Sc.) ; cela prouve qu’il est bien difficile de faire maintenant une découverte qui soit tout-à-fait nouvelle.

Dernièrement M. Waldauf de Waldenstein déjà avantageusement connu par des ouvrages sur la géologie appliquée à l’art des mines, a publié à Vienne un Résumé de toutes les observations et les découvertes faites à cet égard par MM. Garnier, Héricart de Thury, Baillet, d’Omalius, Flachat, Beurier, de Bruckmann, etc. (in-8°, 1831). Je ne ferai que vous rappeler les puits forés exécutés à Paris ou dans sa banlieue, et poussée tantôt jusqu’à l’argile plastique ou les sables verts, tantôt jusque dans la craie. Vous connaissez tous les rapports répétés que M. Héricart de Thury a faits à ce sujet à la Société d’agriculture et d’encouragement de Paris (Ann. des Mines, 1831). Vous vous souvenez aussi que M. Degoussé a traversé le premier la craie à Tours, et a trouvé de l’eau jaillissante à 371 pieds de profondeur. C’est ce puits qui a offert ces graines et ces mollusques décrits par M. Dujardin.