Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/230

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ses nombreuses relations avec les géologues français ou étrangers, sa coopération active à la rédaction de plusieurs recueils de géologie, les ressources infinies de ses collections et de sa bibliothèque, enfin sa connaissance approfondie de plusieurs langues étrangères[1].

Aussi n’ai-je consenti à vous priver, Messieurs, de l’intérêt plus réel que vous eussiez trouvé dans le rapport de celui de vos secrétaires qui fut chargé de ce soin l’an dernier, que pour ne pas laisser peser sur un seul une tâche qui doit être partagée entre plusieurs membres du bureau.

Si je ne réussis pas à vous retracer, comme je l’ai senti et avec l’impartialité, avec l’exactitude dont j’ai cherché à me pénétrer, tout l’intérêt de la plupart de vos séances, dans le cours de l’année dernière, vous en aurez déjà été dédommagés par le vaste tableau que vous a présenté M. Boué des progrès de la géologie en Europe durant le même intervalle. Mais au milieu de cette immensité de travaux utiles, d’observations nouvelles, fruits de recherches de plus de cinquante sociétés scientifiques et des géologues disséminés sur toute la surface de l’Europe, les travaux d’une seule société isolée, et ne comptant pas encore deux année, d’existence, risqueraient fort de passer inaperçus et d’être comme étouffés par le nombre.

Voyons, cependant, Messieurs, si la Société géologique de France a rivalisé de zèle avec les sociétés ses aînées, si elle a commencé à réaliser les espérances que sa création fit concevoir en Europe, si elle a su profiter de son heureuse position centrale ; enfin, si elle s’est approchée du rang qu’elle doit un jour occuper.

Vous savez d’avance, Messieurs, que la France n’est restée en arrière sur aucune des questions importantes qui excitent le plus vivement l’attention des géologues ; qu’elle a, au contraire, continué de donner la même impulsion dans certaines routes nouvelles où les savans étrangers se sont empressés de la suivre ; et que cette Société devenue un lien entre les observateurs de l’Allemagne et ceux de l’Angleterre, comme elle l’a été entre les géologues disséminés sur le sol de la France, dans les provinces, n’a pas peu contribué à cet heureux résultat, à cette transfusion

  1. D’un autre côté, M. Élie de Beaumont était encore en voyage, lorsque la société me confia le soin de ce rapport, ce qui peut seulement me déterminer à l’accepter.