Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/266

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les environs de turin. Jusqu’ici tous les géologues et les zoologistes n’avaient formé qu’un seul groupe des terrains tertiaires de l’Autriche et de ceux de l’Italie ; on se souvient que leur premier rapprochement fut même un des principaux résultats du Mémoire sur Vienne, de M. Constant Prévost, qui fit voir que ces deux terrains offraient plus de rapports d’époque avec la formation marine supérieure parisienne qu’avec la formation inférieure au gypse, aperçu qui fut adopté plus formellement par M. Brongoiart. Ce fut un premier pas vers cette subdivision des terrains tertiaires envisagés en grand ; mais alors, et jusqu’à ces dernières années, on n’avait eu l’idée que de deux grandes formations marines tertiaires, à peu près parallèles avec les deux terrains parisiens, opinion qui a encore tant de partisans.

Sur neuf cents espèces que M. Deshayes a comparées de ce groupe ainsi formé, cent soixante-une ont leurs analogues vivans, c’est-à-dire 18 %, et cent soixante-treize, ou 19 %, ont continué de vivre dans le groupe postérieur.

3° Dans ce dernier groupe, qui plus tard, étant mieux connu, sera susceptible de subdivisions nouvelles, M. Deshayes fait entrer les collines subapennines, les terrains tertiaires de Sicile (que des observations plus récentes forceront certainement de subdiviser), ceux de Morée, le petit bassin de Perpignan, et sans doute d’autres petits bassins des bords de la Méditerrannée. Toutefois, il me paraît que les bassins de l’Hérault, de l’Aude, des Bouches-du-Rhône, de la Suisse, auraient plus de rapport avec le deuxième ; mais M. Deshayes ne les a point classés, n’ayant pu en étudier un assez grand nombre d’espèces. Il y rapporte aussi provisoirement le Crag. Dans ce dernier groupe, le plus artificiellement formé, c’est-à-dire celui des trois qui parait composé d’un certain nombre de dépôts (surtout les différentes parties des collines subapennines, et de la Sicile) que la géologie porterait à ne pas regarder comme contemporains, M. Deshayes connaît sept cents espèces, dont plus de moitié auraient leurs analogues vivant.

M. Deshayes a encore remarqué que treize espèces seulement étaient communes aux trois groupes, et avaient résisté seules aux causes destructives qui ont ainsi successivement modifié l’organisation sous-marine ; il propose de regarder ces espèces comme caractéristiques de tout l’ensemble des terrains tertiaires.

M. Deshayes a envisagé la question des analogues sous un autre point de vue, qui peut se lier de la manière la plus heureuse avec l’histoire des soulèvemens des dernières chaînes, et qui peut même servir à reconnaître, jusqu’à un certain point, les limites des