Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/309

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qu’il l’avait d’abord annoncé en le regardant comme postérieur aux terrains tertiaires.

Mais si cette roche n’est point volcanique, il existe, non loin du cap Matifou, des porphyres trachytiques couverts de grès tertiaires. Enfin, une brèche ferrugineuse avec coquilles spathisées, analogues à celles de la mer voisine, aurait été déposée postérieurement à tous les terrains tertaires de cette côte.

Abordant la question des révolutions du sol dans cette contrée, M. Rozet reconnaît que le dépôt du terrain tertiaire subatlantique y est postérieur au soulèvement des schistes, et que, dans la chaîne de l’Atlas, le terrain secondaire aura été redressé entre époque oolithique et la fin de l’époque crayeuse ; postérieurement le sol tertiaire aura été soulevé jusqu’à mille mètres ; mais il n’y aurait pas eu de grands dérangemens depuis l’attérissement diluvien. La dislocation de l’Atlas, antérieure aux terrains tertiaires, aurait été parallèle au soulèvement de la chaîne principale des Pyrénées.

M. Rozet avait pensé que ses observations sur ces différens âges de redressement ne coïncidaient pas avec les différentes périodes reconnues par M. de Beaumont, qu’il croyait n’admettre pour cette chaîne qu’une seule époque de soulèvement postérieure au terrain diluvien. M. Rozet fait remarquer de nouveau, 1° que le terrain diluvien de la plaine de Méditja n’a éprouvé aucun bouleversement ; 2° que les terrains secondaires ont été redressés avant le dépôt du terrain tertiaire, puisque les marnes bleues viennent buter en plateaux horizontaux contre les marnes inclinées du lias ; 3° enfin, que les terrains tertiaires marins, déposés dans de grands golfes au milieu de la chaîne, auront été postérieurement élevés au grand niveau qu’ils occupent aujourd’hui par le soulèvement de l’Atlas.

M. de Beaumont, dans une lettre adressée le 16 janvier a M. Arago, a répondu qu’il n’avait jamais énoncé que l’Atlas formait une chaîne unique et d’un seul jet comme les Pyrénées ; mais, qu’au contraire, il le considérait comme composé de plusieurs ordres de chaînons se croisant dans des directions différentes, et soulevés à des époques diverses, comme les Alpes et les Apennins ; qu’il avait indiqué dans les montagnes de la Barbarie des dislocations parallèles aux Pyrénées, et comme telles antérieures aux terrains tertiaires, et reposant, ainsi que l’a indiqué M. Rozet, sur la tranche des couches plus anciennes.

D’un autre côté, le fait des couches tertiaires s’élevant obliquement dans l’Atlas jusqu’à mille mètres, confirme ce qu’augurait M. Élie de Beaumont, qu’en Barbarie, comme en Provence,