Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/322

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ont fermées à leurs extrémité et ont occasionné ces vastes stagnations d’eaux douces, qui figurent aujourd’hui sous différens noms.

Un pareil obstacle formé par des matières meubles n’est-il pas de nature à céder tôt ou tard à la pression d’une aussi énorme masse d’eau ; et plus d’un lac des périodes antérieures, formé peut-être de la même façon, n’a-t-il pas dû sa rupture à la cause même de son origine ?

M. de M. ne peut entendre appliquer cette théorie de la formation des lacs à tous les grands réceptacles d’eau douce, car ceux des contrées volcaniques paraissent occuper la plupart des fonds d’anciens cratères, ainsi que M. de M. les a distingués lui-même sous le nom de cratères-lacs. D’autres remplissement dans les montagnes à calcaires secondaires des bassins formés par les dislocations des couches ; d’autres enfin peuvent occuper les sinuosités de la surface ondulée des grandes plaines formées de terrains de sédiment.

§ 69 et 70. — M. d’Omalius d’Halloy a publié, l’année dernière, des Élémens de géologie dont il vous avait communiqué plusieurs fragmens. Dans une première note sur la structure de l’écorce solide du globe, il a passé en revue les différentes sortes de joints que l’on peut observer dans la masse incohérente de la terre ; il en reconnaît cinq modifications : joints de texture, de stratification, d’injection, fissures et failles ; les trois premiers états lui présentent des formes qu’il range sous quatre subdivisions, massives, fragmentaires, cristallines et organgiques ; puis il fait rentrer dans les deux premières les différentes variations habituelles de la matière inorganique irrégulière. M. d’Omalius convient toutefois que ces distinctions ne sont pas le plus souvent plus saillantes qu’on ne le doit attendre de substances pour ainsi dire amorphes.

M. d’Omalius vous a aussi communiqué, messieurs, des observations sur la classification qu’il a suivie dans ses Élémens de Géologie. Sa base première a été celle adoptée par M. Brongniart, et proposée. je crois, par M. Boué, des terrains plutoniens et des terrains neptuniens formant deux séries parallèles. Il a de même adopté les deux dénominations créées par M. Brongniart de terrains agalysiens pour les roches cristallines des terrains primordiaux ou de transition et de terrains hémilysiens pour les dépôts de sédimens de ces deux mêmes groupes. Il a nommé les terrains secondaires ammonéens, et les terrains tertiaires, en y comprenant le diluvium, terrains tertiaires, à raison de l’abondance de débris de grands animaux qu’ils renferment ;