Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/328

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L’éclectisme s’y est de plus en plus profondément introduit.

Chaque jour s’est affaiblie une précision trop rigoureusement méthodique, commode sans doute pour l’étude, mais qui, souvent au détriment de la vérité, ne laissait d’incertitudes ni sur l’âge d’un terrain, ni sur la valeur réelle de caractères zoologiques ou minéralogiques propres à le fixer, sur les limites vraies ou possibles de ces caractères, et des formations géologiques elles-mêmes.

C’est ainsi que le caractère zoologique, d’abord limité à un petit nombre de genres par formations, s’est étendu peu à peu à des limites bien plus larges, et que, tout en conservant son importance, cette importance s’est restreinte aux espèces les plus nettement caractérisées.

Les types de chaque terrain ont été regardés comme de moins en moins exclusifs, de moins en moins généralisés ; et l’on a tenu plus rigoureusement compte des nombreuses influences locales modifiantes auxquelles les sédimens ont été exposés. Il ne parait pas qu’on ait appliqué aussi généralement aux fossiles cette influence si puissante des agens locaux naturels qui peuvent avoir, durant une même période, changé les espèces des corps organisés enfouis dans les couches superposées d’un même bassin, sans que, de cette différence, on soit en droit de conclure des destructions et des renouvellemens si fréquens d’organisation.

On a continué d’attacher la plus grande valeur, en la fortifiant par une foule d’observations directes, à cette vaste théorie de la puissance du calorique dans l’intérieur et au-dessous de l’écorce solide de la terre ; soit qu’elle se soit manifestée dans les anciennes périodes par les injections et soulèvemens de roches cristallines à ]’état d’une fluidité pâteuse, soit par les altérations, carbonisation, cristallinéité, ou par la cémentation des roches préexistantes, au contact des dépôts d’épanchement, soit par la sublimation de métaux dans les filons et autres gangues métallifères, soit par les produits des émanations gazeuses ou acidifères, sulfureuses, carboniques, magnésiennes, etc., soit enfin, durant notre époque, par les gaz des eaux thermales, la chaleur croissante avec la profondeur, et par les différens phénomènes volcaniques.

Le rajeunissement de presque toutes les anciennes roches cristallisées long-temps dites primordiales et de transition, autant des granites et des gneiss que des syénites, des euphotides, des porphyres ; la probabilité de leur éjection, même à des époques secondaires assez récentes, ont continué de reposer sur des observations nouvelles, de plus en plus précises.