Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/392

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Il faut distinguer dans ce travail important les faits et les rapports positifs qui subsisteront toujours, des inductions qui demeurent subordonnées aux recherches futures.

Ce principe que, plus les terrains sont anciens, plus leurs fossiles s’éloignent des espèces du monde actuel, ne peut être contesté dans tous les cas où il est applicable, mais il est des circonstances qui en modifient l’application. On a déjà fait observer que les caractères empruntés à la zoologie fossile sont bien plus distincts et plus constans dans les terrains secondaires que dans ceux de la période tertiaire.

L’uniformité des fossiles, soit végétaux, soit animaux, dans les dépôts secondaires correspondans, quelle que soit leur latitude, semble indiquer qu’un même climat régnait à la fois sur tous les points de la superficie terrestre aux diverses époques de cette période, au lieu que l’inégalité des températures contemporaines a déjà exercé quelque influence sur la répartition des fossiles tertiaires dans les diverses contrées, selon leur voisinage des pôles ou de l’équateur. »

... Les différences qui s’observent entre les fossiles de localités voisines, dépendantes d’un même bassin, offrent à M. Reboul un nouvel obstacle qui se réunit à l’incertitude de détermination des genres, et à la multiplicité des espèces, pour lui faire douter de l’importance du caractère conchyliologie dans l’étude des terrains tertiaires.

« Si l’on considère des dépôts testacés actuels, situés en diverses contrées, on voit qu’ils diffèrent beaucoup entre eux, quoique à de médiocres distances, et que cette différence est quelquefois sensible sur la même plage par le seul effet du changement de saisons.

Or, quelle autre condition a pu être mieux appropriée à introduire de grandes différences entre les mollusques d’un même temps que l’habitation d’un golfe de la mer ou celle d’un bassin dont les eaux marines ont été constamment mélangées et souvent remplacées par les eaux douces stagnantes. Cette différence d’habitat n’explique-t-elle pas bien mieux qu’une différence d’âge le contraste des constitutions géologiques de deux calcaires, l’un purement marin, l’autre semi-lacustre, où les neuf dixièmes des mollusques consistent en cérites ? Pourquoi exigerait-on entre les gîtes coquilliers des terrains tertiaires, dont les conditions climatériques ne sont pas les mêmes, une similitude de composition

    appartient à la quaternaire, à raison de l’analogie de ses monumens avec ceux du temps présent.