Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/423

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De ces deux faits, M. Héricart Ferrand pose cette question :

« L’être organisé auquel a appartenu cette dépouille vivait-il dans une épaisseur d’eau de 245 à 246 mètres, et était-il de pleine mer, ou n’était-il que de rivage, ne trouvant plus les conditions de son existence à mesure que le rivage prenait de la profondeur ? »

M. Constant Prévost fait observer que l’inclinaison des couches tertiaires de Laon vers Paris a été constatée depuis long-temps par MM. d’Omalius d’Halloy et Brongniart, et que cette différence de niveau tient à des relèvemens postérieurs, bien plutôt qu’au dépôt originaire de la même couche et des mêmes fossiles à des niveaux aussi différens ; les nummulites peuvent ainsi avoir été primitivement déposées sur un fond à peu près horizontal ; elles ne semblent pas non plus à M. C. Prévost avoir vécu sur la place où elles sont enfouies ; mais les mollusques auxquels ces corps ont appartenu étaient probablement flottans et grands nageurs à la manière des spirules, qui, suivant les saisons, apparaissent en grandes troupes, et leurs dépouilles peuvent être ainsi très inégalement enfouies dans les sédimens marins.

M. Deshayes rappelle que beaucoup de céphalopodes sont pélagiques ou habitans de la haute mer pendant la plus grande partie de leur vie, et qu’ils deviennent littoraux pendant la saison des amours.

M. Desnoyers lit un Mémoire sur les terrains tertiaires du nord-ouest de la France autres que la formation des faluns de la Loire.

Ces terrains, déposés en dehors des limites habituellement assignées au bassin de Paris, recouvrent une surface à peine interrompue de plus de deux mille lieues carrées sur quinze ou seize départemens, depuis le département du Nord jusqu’à celui de la Vienne. Ils s’étendent surtout du N. au S. sur une longueur d’environ cent lieues, sur une largeur moyenne de vingt à trente, particulièrement au-dessus de la formation crayeuse dont ils contiennent tant de débris, et avec une épaisseur très variable, mais qui atteint jusqu’à plus de deux cents pieds.

Les terrains secondaires ne se montrent sur cette vaste surface