Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 2 - 1831-1832.djvu/450

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« Le mot mélange, que vous employez dans votre lettre, est, précisé et expliqué par M. Deshayes, qui me demande en propres termes s’il y a alternance, intercalation des calcaires de Blaye et de Pauillac avec nos falunières. Non, monsieur, il n’y a rien de semblable, à ma connaissance, et je crois pouvoir assurer qu’on n’en trouvera pas d’exemple.

« J’ai bien montré à M. Boué des échantillons de falun légèrement durci, dont la partie inférieure passe à un véritable calcaire grossier qui ne présente plus que des moules et des empreintes. Je lui ai bien dit que je ne voyais pas de séparation bien tranchée, sous le rapport minéralogique et zoologique, entre nos faluns et le calcaire de Laroque et des collines de la droite de la Garonne, lesquelles sont pour moi le calcaire moellon de M. Marcel de Serres, et pas autre chose qu’un falun plus ou moins modifié, plus ou moins durci ou cristallisé, plus ou moins riche en fossiles. Mais il ne s’agît nullement ici des calcaires de Blaye et de Pauillac, qui sont extrêmement différens sous tous les rapports.

« Je n’ai point étudié la molasse ; M. Jouannet seul a pu le faire. Voici ce que je trouve, de haut en bas, dans les parties dont j’ai fait, par le moyen des fossiles surtout, une étude approfondie.

« 1° Nos faluns sablonneux de la gauche de la Garonne passent, dans leur partie inférieure, à l’état de calcaire grossier de mauvaise qualité. C’est le dépôt le plus récent, et il l’est plus que les faluns bleus et violacés de Dax.

« Selon M. Élie de Beaumont, nos faluns se divisent en deux sortes. Les plus communs (Léognan, Saucats, Mérignac, Gradignan) sont pour lui le calcaire moellon. Les plus rares, qui se trouvent à Bordeaux même (Terrenègre), sont pour lui du calcaire grossier parisien, parce qu’il y a de crassatella tumida. Il m’est impossible de voir la chose ainsi. Je vois bien une nuance entre ces deux faluns, mais pas assurément une différence aussi grande.

« 2° Le calcaire grossier de Laroque et de la rive droite de la Garonne, lequel contient des fossiles de Paris en moindre nombre d’espèces, des fossiles plus nombreux de nos faluns ordinaires, et par dessus tout des fossiles semblables à ceux des faluns bleus du Dax (Turbo Parkinsoni, Ampullaria maxima, etc.) Pour moi, c’est le calcaire moellon de M. Marcel de Serres, et il se lie à nos faluns ordinaires, auquel il est pourtant constamment inférieur.

« Pour M. Élie de Beaumont, c’est encore le calcaire grossier parisien.

« 3° Le calcaire de la citadelle de Blaye ; c’est le seul point où