Page:Bulletin de la société géologique de France - 1re série - 3 - 1832-1833.djvu/147

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a à présent en sa possession au-delà de 400 planches de dessins de poissons fossiles, avec la description complète de plus de 300 espèces, et l’indication exacte de leur gisement. Il a déterminé ses poissons au moyen de comparaisons faites avec un grand nombre de squelettes des principaux genres encore vivans. Pour pouvoir donner quelque chose de complet, il a visité tous les cabinets de l’Allemagne, ceux de la Suisse, de Paris, de Strasbourg et de Caen, et il a eu sous ses yeux beaucoup de poissons d’Angleterre, et d’autres pays qu’il n’a pas parcourus. Néanmoins, pour ne rien omettre, il prie instamment les personnes qui croiraient avoir des poissons fossiles rares, de vouloir bien les lui communiquer, ou de lui en envoyer des dessins à Neufchâtel, chez M. Fornachon. Ne faisant point de collection, on ne doit craindre en aucune façon de lui confier les objets les plus précieux.

Il compte publier incessamment son travail sur les poissons, pour lequel il choisira, permises 400 planches, celles qui sont les plus caractéristiques ; car il n’a fait exécuter un si grand nombre de dessins que pour son instruction particulière et pour ne rien laisser échapper. Il se recommande à la bienveillance des naturalistes et des gens aimant le savoir, ce qu’il mérite d’autant plus qu’il a été conduit à rectifier beaucoup d’erreurs et à établir, tant pour la déterminaison des poissons fossiles que pour leur distribution, des lois fort simples. Ainsi, pour donner des exemples, il a trouvé des distinctions très caractéristiques dans la forme des écailles ; 2° que les dents des requins, dans les dépôts très anciens, étaient garnies de stries très fines, et étaient quelquefois très obtuses ; 3° que les balistes ne sont pas des restes de nageoires de requins, etc. Il vient de donner deux Mémoires, l’un sur les poissons du lias, et l’autre sur ceux des dépôts d’eau douce du sol tertiaire (Jahrb. f. Miner., 1832, cah. 2.), comme une espèce de prodrome de son grand ouvrage. Il donnera des aperçus semblables sur les poissons de chaque formation.

Pour les poissons d’eau douce il énumère sept espèces de Leuciscus (localités Oeningen, Steinheim en Würtemberg, Dusodile des Sept-Montagnes, et schiste tripolien du Habichtswald), trois espèces de Tinca (localités Oeningen et Steinheim), une espèce d’Aspius, deux espèces d’un nouveau genre appelé Rhodeus, un Gobio, un Cobitis, un Acanthopsis (nov. gen.), deux Lebias (Oeningen, Sinigaglia), un Esox, une Perca, deux Cottus (Oeningen et Monte-Viale), et une Anguilla.

Tous les poissons dont je n’ai pas indiqué la localité, sont